DRAME Keeper ♥


 
Keeper est un titre anglais singulier pour un drame franco-belge. Il s’agit d’une abréviation de goal-keeper c’est-à-dire le gardien de but au jeu de ballon au pied (football). Telle est la profession qu’envisage l’adolescent de 15 ans, héros du film. Ce rêve paraît presque à sa portée, à condition de beaucoup s’entraîner, car ce jeune homme dispose d’un certain potentiel. Cette aptitude pourrait lui permettre d’intégrer un centre de formation d’un club professionnel, voie pouvant le conduire vers la concrétisation de son rêve, du moins ouvrant cette perspective. Or, il est distrait de cette ambition par un événement inattendu : sa petite amie, de son âge, se trouve enceinte de ses œuvres. Malgré ses doutes, elle compte garder l’enfant ; il y a donc un jeu de mot en anglais.
 

Keeper rappelled la loi naturelle

 
L’intérêt du film réside dans l’illustration de la pression sociale énorme poussant l’adolescente enceinte à avorter. L’avortement est considéré comme une évidence. Vouloir garder son enfant tiendrait de la folie suicidaire… Cela en dit beaucoup sur notre temps. Il n’est pas reproché un seul instant leur péché aux adolescents, seulement le « défaut de précaution »… Notre société est empoisonnée, radicalement. Les adolescentes sont plus ou moins considérées, du fait de la pornographie qui fait autorité, comme des prostituées par leurs amants successifs. Toutefois, et c’est heureux, le film fait preuve de retenue dans la sexualité à l’écran, ce qui permet de ne pas distraire le spectateur du propos premier. Sans échapper totalement à l’atmosphère ambiante, ces futurs parents sont plutôt moralement au-dessus de la moyenne, animés aussi d’un sentiment véritable, chose rarissime. Les jeunes acteurs sont remarquables de sincérité, et parfaitement crédibles dans leurs rôles.
 
Keeper ambitionne d’être une approche réaliste. Les gens d’aujourd’hui, à commencer par les jeunes, mais pas seulement, parlent mal, avec un vocabulaire peu élégant, pauvre. Les idées sont limitées. Pourtant percent chez ces jeunes futurs parents une affection authentique, et une vérité instinctive : on ne tue pas son propre enfant. Précisons pour le public sensible que cette aventure ne finira pas bien, même si le bébé sera sauvé. Avec une cruauté rare, la mère de l’adolescente détruira le couple de sa fille. La génération précédente, avec une mère célibataire, ou deux parents divorcés, même s’il n’y a pas de haine, n’offre aucun modèle réel de famille. Il y a un désespoir dans notre époque. La morale, sans Dieu est donc ou inversée – avorter serait « bien » – ou floue.
 
Sans être explicitement militant, Keeper peut cependant être vu comme un film provie, en rappelant cette évidence toujours tue qu’une grossesse, même d’adolescente irresponsable, mène à un beau bébé, bien vivant, que personne n’a le droit de tuer.
 

Hector Jovien

 
Keeper film drame franco belge