Le siècle de Kissinger : 100 ans de trahisons pour asseoir un pouvoir mondialiste, avec la Chine communiste

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Il a 100 ans, le diplomate adulé de l’Amérique. 100 ans, depuis le 27 mai, et une belle nature puisqu’il participait encore cette année à la très mondialiste réunion des Bilderberg : il est des batailles qu’on ne lâche pas facilement. Les hommages et les rétrospectives hagiographiques ont plu, surtout outre- Atlantique, mais pas seulement. L’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine, l’ancien secrétaire d’Etat, le conseiller politique mondial, le « grand » Henry Kissinger suscite l’adoration comme l’animosité, et ce dans tout le spectre politique américain. « Super-K » (une couverture de Newsweek l’avait dessiné en Superman en 1974), est ainsi également considéré comme un criminel de guerre aux trahisons multiples et variées.

Celui qu’on appelait M. Clean dans les années 1970, parce qu’il n’était jamais éclaboussé par les affaires crasses de la politique, a fort bien mené sa barque pour n’être classé nulle part et sévir partout, réalisant une politique absolument, fondamentalement mondialiste, où les Etats-Unis n’ont pas été les premiers servis – au grand bonheur de la Chine communiste.

 

Le rêve mondialiste

Comme le rappelle à juste titre William F. Jasper dans The New American, Henry Kissinger peut être autant critiqué par l’extrême gauche qui pointe ses tendances anticommunistes (ou en tout cas prétendues telles) et son pragmatisme amoral, que par les conservateurs des MAGA (acronyme de Make America Great Again, slogan utilisé de Reagan à Trump) qui le classent parmi les vrais méchants de l’histoire. Par tout le reste, il est littéralement adulé et on se presse davantage à ses côtés qu’on cherche à s’y opposer, des PDG aux dictateurs, des présidents aux stars de cinéma…

Allemand de naissance, de confession juive, Kissinger émigra aux États-Unis, avec sa famille, en 1938 pour fuir les persécutions nazies et fut naturalisé en 1943. Brillant, il gravit rapidement les échelons. Depuis quasiment sept décennies, il est devenu peu à peu une éminence grise de la politique américaine. Sa très lourde autobiographie (trois tomes composent ses Mémoires) dessine un héros. Et l’entreprise fut aisée, le Deep State, l’Etat profond américain, n’ayant cessé de travailler à le blanchir au cours des 50 dernières années.

The New American se charge de rappeler quelques vérités essentielles, quelques trahisons bien réelles qui prouvent à quel point il ne faut pas se fier à un positionnement politique apparent. L’ambition mondialiste ne sert qu’elle-même et fait feu de tout bois.

 

Kissinger et la Chine : trahir le peuple américain, construire son ennemi

L’historien britannique Niall Ferguson, l’homme que Kissinger a choisi pour écrire sa biographie officielle et qui a eu donc accès à un nombre incroyable d’archives et de dossier secrets, a déclaré : « Je me souviens constamment du nombre de décisions cruciales qui ont été prises quand Kissinger était au pouvoir, mais je pense que nulle part son rôle n’a eu de conséquences plus profondes qu’en Chine. » Et il précise que Kissinger « était la seule personne impliquée à chaque moment dans les relations américano-chinoises, depuis le tout début jusqu’à nos jours ».

Autrement dit, ce fut l’artisan, le promoteur, puis le gardien. Avec lui, la Chine communiste est passé d’un régime du Tiers-monde totalitaire et meurtrier à un régime moderne, doté de l’arme nucléaire, première puissance économique et militaire mondiale, mais toujours totalitaire et meurtrier. Et cette politique a été menée sous les administrations républicaines comme sous les administrations démocrates.

Dès 1971, alors que la Révolution culturelle maoïste battait son plein et soutenait les forces communistes de Ho Chi Minh, Kissinger et son assistant Winston Lord faisaient leur voyage secret jusqu’en Chine pour rencontrer les dirigeants communistes Mao Zedong et Zhou Enlai, et ouvrir la voie à l’aide et au commerce américains.

L’existence politique de Taïwan ne survit pas longtemps à un tel rapprochement : la Chine communiste la remplaça très vite à son siège de l’ONU et au Conseil de Sécurité. Et Kissinger n’hésita pas à vendre le successeur de Mao, Deng Xiaoping, comme l’homme qui « réformerait » la Chine. Mais le massacre de la place Tiananmen en juin 1989, qui vit mourir des milliers d’étudiants, fut bien réel et ne donna lieu à aucune sanction ou interrogation. Kissinger continua à faire les louanges de Deng Xiaoping, puis de Xi Jinping. Et c’est ainsi que se poursuivirent les transferts de technologie et de capitaux américains vers la Chine, ainsi que toute la base de la manufacturière américaine.

 

Kissinger et le Vietnam : trahir ses alliés, abandonner les soldats américains

Kissinger a été le négociateur du gouvernement américain pour le Vietnam. « La paix dans l’honneur », tel était le slogan du tandem Kissinger/Nixon : les deux mots étaient creux.

L’honneur ? Lorsque Kissinger a signé l’Accord de Paris en janvier 1973, il a assuré au Sud-Vietnam qu’ils les soutiendraient toujours militairement, sachant très bien qu’il les remettait aux communistes. Il a peut-être fait, alors, ramener près de 600 prisonniers de guerre avec sa très médiatique opération Homecoming : mais plus de 2.400 (et peut-être jusqu’à 5.000) sont restés portés disparus, dont une bonne part étaient bien vivants dans les geôles communistes.

La paix ? Les Rouges firent alors des centaines de milliers de victimes au sein du pays. Et les Khmers rouges communistes au Cambodge (soutenus par la Chine rouge et l’Union soviétique) tuèrent, eux, entre 1,5 et 3 millions de victimes, à la suite de l’accord de « paix » de Kissinger.

Pour cet honneur et cette paix, Kissinger a quand même reçu le prix Nobel… Et l’homme politique continua d’œuvrer, protégé et poussé par Nelson Rockefeller, en prenant le poste de Conseiller à la sécurité nationale. Le scandale du Watergate, moyen d’évincer Nixon, ne serait d’ailleurs étranger ni à l’un, ni à l’autre.

 

Kissinger et la CIA : la surveillance de l’Etat profond

Lorsque Nixon le nomma secrétaire d’Etat, Kissinger garda le commandement suprême du renseignement américain, devenant la première personne à occuper ces deux postes de direction en même temps. Ce qui lui permit de placer et d’élever un nombre considérable de personnalités aux convictions mondialistes.

Il réussit aussi à convaincre le président Ford de nommer Rockefeller à la tête d’une commission chargée d’enquêter sur la CIA (connue sous le nom de Commission Rockefeller) : de manière attendue, ce dernier chargea Kissinger d’en rédiger le rapport d’où il put facilement extirper ce qui était nécessaire. Parmi les informations importantes supprimées figuraient des informations sur l’espionnage soviétique aux Etats-Unis et la pénétration du gouvernement américain.

Parce que l’URSS n’était pas en mal dans le cœur du mondialiste… Les Accords d’Helsinki, co-écrits par Kissinger et ses camarades soviétiques et signé en 1975 par le président Ford, furent une trahison de l’Europe orientale et centrale. Quand, d’ailleurs, l’auteur de L’Archipel du Goulag, Soljenitsyne, arriva aux Etats-Unis, Kissinger persuada Ford de ne pas le rencontrer.

 

Kissinger et l’URSS : le communisme

Kissinger, c’est la dynastie Rockefeller, depuis les années 1950.

Directeur de longue date du Council on Foreign Relations (dont Rockefeller était président émérite), administrateur à vie de la Commission trilatérale (dont Rockefeller était le fondateur), membre du comité directeur de Bilderberg et figure de proue du Forum économique mondial (dont le fondateur Klaus Schwab s’inspire ouvertement de lui), Kissinger est un concentré-symbole du Nouvel Ordre Mondial, à savoir la création d’un gouvernement mondial en union avec les régimes communistes.

Petit détail : il a été cité par un grand ex-agent soviétique, le général Michael Goleniewski… Alors que ce dernier a permis de démasquer certains des espions et agents doubles soviétiques les plus importants en Occident, il a aussi désigné Kissinger comme un agent soviétique, recruté par le KGB alors qu’il était stationné en Allemagne en tant que sergent de l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale. La crédibilité des allégations de Goleniewski est renforcée par le propre dossier de Kissinger qui, par la suite, a placé et bien placé un certain nombre d’anciens du KGB…

Et ses relations pour le moins étranges avec Mikhaïl Gorbatchev, Vladimir Poutine ou encore Yevgeniy Primakov (maître de longue date du KGB pour le terrorisme au Moyen-Orient)… ?

De grâce, pas de fleurs pour le fer de lance du Great Reset !

 

Clémentine Jallais