Le représentant républicain du Texas, Lamar Smith vient d’adresser une assignation, en tant que président du comité de la Chambre des représentants sur la Science, l’espace et la technologie, à un groupe de scientifiques du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des Etats-Unis afin qu’ils lui transmettent leurs courriels internes relatifs à leur recherche. Ces chercheurs qui affirment le réchauffement climatique ont publié des données contredisant les recherches antérieures établissant l’arrêt du réchauffement depuis 18 ans. Climatosceptique, Lamar Smith les accuse d’avoir trafiqué les données et d’avoir brûlé les étapes pour publier de manière précipitée les résultats de leurs derniers travaux dans le numéro de juin de la revue scientifique professionnelle Science.
Pour l’heure, les scientifiques assignés ont refusé de donner suite à la demande des élus des Etats-Unis, tandis que Lamar Smith menace d’assigner à son tour la Secrétaire au Commerce, Penny Pritzker, afin qu’elle fasse elle aussi pression sur la NOAA. Sept organismes scientifiques représentant « des centaines de milliers de chercheurs » ont accusé dans une lettre ouverte le représentant Smith de vouloir « mettre en place un système d’inquisition » qui porte atteinte à leurs libertés.
Lamar Smith assigne des scientifiques au nom des pouvoirs du Congrès
Ils disent craindre un effet boule de neige et la possibilité de l’ingérence des élus dans les dossiers des OGM et des vaccins controversés.
L’administratrice de la NOAA, Kathryn Sullivan, a ouvertement refusé de répondre à l’injonction du comité de la Chambre en assurant, vendredi dernier, que ses collaborateurs n’étaient pas soumis aux pressions politiques. « Je n’ai jamais autorisé personne, et ne le ferai jamais, à manipuler la science ou à exercer une contrainte sur les scientifiques qui travaillent pour moi », a-t-elle déclaré, tandis que le principal membre démocrate du comité, Eddie Bernice-Johnson, qualifiait l’enquête menée par Smith de « chasse aux sorcières partisane ».
Voilà qui ne manque pas de sel, alors que les « négationnistes » du climat sont en passe d’être fichés et qu’un présentateur météo, Philippe Verdier, vient d’être licencié purement et simplement en France pour avoir osé émettre des doutes…
On se souviendra de l’empressement avec lequel la NOAA avait discrédité les études faisant état d’une stagnation depuis 18 ans. Lamar Smith accuse aujourd’hui les chercheurs d’avoir utilisé des données inexactes, voire d’avoir manipulé des données pour promouvoir la politique de Barack Obama de lutte contre le changement climatique. Depuis la semaine dernière, il accuse plus précisément l’organisme d’avoir précipité la recherche et invoque le témoignage de plusieurs sonneurs d’alerte de la NOAA qui ont jugé sa publication prématurée.
La publication précipitée d’une étude niant l’arrêt du réchauffement suscite des questions
Cette précipitation s’expliquerait par l’imminence de la publication du Clean Power Plan d’Obama, intervenue deux mois plus tard, et de la proximité de la COP21 qui s’ouvre le 29 novembre à Paris. « Les employés de la NOAA ont modifié les données climatiques historiques afin d’obtenir des résultats politiquement corrects », affirme Smith.
Du côté de Science, on affirme au contraire que l’article publié en juin a suivi la procédure normale sur une durée classique, et qu’il a même été évalué par un nombre plus important de « pairs » qu’en moyenne. Le rapport a même été renvoyé à la NOAA pour « révision et clarification », dit Ginger Pinholster, chef des communications de l’AAAS éditrice de la revue.
Et les accusations se multiplient contre la « surveillance » qui menace la liberté de la recherche et des échanges entre chercheurs.
Reinformation.tv a publié en juin la réponse de Lord Christopher Monckton à l’étude la NOAA.