C’est le nombre d’enfants qu’une mère australienne prête au donneur de sperme dont elle a été fécondée. Shannon Ashton est lesbienne, et elle s’est adressée à sa banque de sperme du Queensland, en Australie, pour chacune de ses cinq grossesses. Et comme elle était satisfaite du donneur, elle l’a gardé : la petite famille n’est pas seulement de la même mère, mais du même père. C’était un « serial donneur » qui a rempli la banque de sa semence. Prise d’un pressentiment, Mme Ashton, a en effet exercé son droit à l’information, et consulté les registres de la banque : en quatre ans, le donneur 188 a contribué 239 fois à la natalité du Queensland. En outre, chacun de ces dons était divisé en plusieurs « doses » d’insémination. Le document parle de quatre en général, et « un jour seize ». Tous calculs faits, Shannon en est arrivée à un total de plus de mille enfants probables pour son donneur. Elle se dit « détruite » par ces chiffres, et se sent « coupable » à l’idée que ses enfants puissent rencontrer des demi-frères et demi-sœurs dans le voisinage et en tomber amoureux. Elle craint « l’inceste ». C’est très bien : mais à vivre n’importe comment on débouche sur n’importe quoi. Qu’elle se sente « détruite » et « coupable » exprime un repentir tardif, malheureusement sans effet rétroactif sur les conditions de vie de ses enfants.