C’est la proportion des Africains qui ont aujourd’hui accès aux services bancaires, les 52 % restant ne se servant que d’argent liquide. Il s’agit d’une progression formidable et sans précédent : en 2012 encore, ils n’étaient que 21 % ! Ce bond est dû à ce qu’on appelle le « mobile banking », que l’on peut définir comme « l’ensemble des techniques qui permettent d’effectuer des opérations bancaires à partir d’un téléphone portable, d’un mobile, d’une tablette ou d’un smartphone ». Les clients consultent leur compte en ligne et font toutes leurs opérations en ligne. Plus besoin d’agence bancaire physique, un réseau suffit, et c’est pourquoi l’Afrique, par le fait même qu’elle manquait d’infrastructures, est devenu l’Eldorado du mobile banking. L’Afrique subsaharienne à elle seule pèse la moitié de ce nouveau marché, en termes de nombre de comptes, et près des deux tiers en termes de transactions. Et les taux de croissance sont énormes, de l’ordre de 20 %. Un tel afflux révolutionne les banques qui cherchent les moyens de s’adapter. Cette « disruption », pour parler comme le président Macron, est encouragée par le forum de Davos qui « fait une priorité de l’inclusion digitale de millions de personnes en ligne pour leur donner accès aux services primordiaux, dont la finance, les soins de santé et l’éducation ». Si tout passe par le virtuel et rien par le local, la domination et l’uniformisation des sociétés est plus facile.