Le JT du 5 mars 2014
RITV Vidéo


Au sommaire :

  • Croissance chinoise : la richesse change de main
  • Rigolade à Bangkok : la démocratie discréditée
  • Une société de carnaval
  • L’espionne qui venait du froid
Croissance chinoise : la richesse change de main

7,5%, c’est l’objectif fixé par les timoniers actuels du paquebot Chine. Et l’accent mis sur la demande intérieure prouve qu’en plusieurs années la croissance chinoise a produit une classe moyenne aisée, qui consomme. A mesure que l’Europe se paupérise, la richesse change de main.

La solennité de cette rentrée parlementaire, la couleur rouge, la musique accentuent la fermeté du propos : pour le premier ministre Li Keqiang, la croissance chinoise se poursuivra à marche forcée tant que la demande intérieure ne sera pas satisfaite. On ignore comment se dit enrichissez-vous en chinois, mais l’idée est là.

Un effort militaire sans équivalent

La vaste mise à niveau entre l’Occident et les pays émergents s’opère, la richesse change de main. S’arrêtera-t-elle quand une vague égalité générale sera atteinte ? Il n’est pas certain que cela soit conforme aux souhaits des Chinois ni à la logique de la puissance. Après trois ans de croissance à deux chiffres, le budget militaire chinois prévu atteindra en 2014 808 milliards de Yuans, soit 96 milliards d’Euros : le deuxième du monde, trois fois celui de l’Inde, plus que le Japon, Taï Wan, la Corée du Sud et le Viet Nam réunis. La Chine construit un deuxième porte-avions, maîtrise l’espace et dispose d’une armée populaire de 2,3 millions d’hommes, sans équivalent. Pendant ce temps, les Etats-Unis réduisent leurs effectifs de 13 %, au plus bas niveau depuis 1940.
 
 

Rigolade à Bangkok : la démocratie discréditée

L’interminable et peu compréhensible crise thaïlandaise a suscité un pastiche d’informations qui fait fureur là-bas sur le net. La démocratie discréditée provoque partout la même dérision. La rigolade à Bangkok rappelle Beppe Grillo, le petit journal ou Dieudonné : c’est le signe d’un système en fin de vie.

L’information superficielle en profondeur : les deux comiques misent habilement sur les contradictions des politiques et des médias confondus dans la même fonction de divertissement, au sens pascalien du terme, ils nous divertissent de la réalité. Et leur académisme, leur sentimentalisme, qu’épingle justement le jeune homme, y contribuent.

La fusion du bouffon et du roi

Depuis les Guignols de l’info ont fleuri un peu partout des émissions qui ont joué le rôle du bouffon et servi d’exutoire à des peuples de plus en plus las de leurs élus et de leurs élites. Aujourd’hui les bouffons entrent carrément dans l’arène politique. Coluche avait rêvé de le faire voilà trente ans, Le Pen l’a fait d’une certaine manière, Beppe Grillo s’y plonge. L’ennui est qu’une fois dans le bain, Grillo en est l’exemple, les comiques prennent tous les travers des hommes politiques, tandis que les politiques, Hollande en est le prototype, ressemblent de plus en plus à des comiques. Le système récupère tout, même s’il ne suscite pas tout, l’ensemble concourt au discrédit des hommes politiques nationaux, donc profite, à terme, à l’émergence d’une gouvernance mondiale. Ce qui doit disparaître, c’est un système où le peuple pourrait théoriquement gouverner par son vote. Plus il y a de rigolade à Bangkok, plus cela fait de démocratie discréditée. Le seul risque serait que ne se lèvent de vrais trouble-fêtes, mais en l’état actuel des choses c’est infiniment peu probable.