C’est l’un des mots que l’ALPA (Air Line Pilots Association), le syndicat international de pilotes de lignes, qui revendique 70.000 adhérents, veut supprimer du vocabulaire du pilotage, avec guys (les gars), airmen (aviateurs), manpower (main d’œuvre) afin d’être plus « inclusifs » envers les personnels féminins ou lgbtqia+. Pour les gars, et les deux mots qui en anglais comportent le mot man, homme, on comprend, mais pourquoi vouloir transformer cockpit (l’avant de l’appareil où se tiennent les pilotes) en « flight deck » (passerelle de vol) ? A y regarder de près, il s’agit d’une confusion née de l’argot sexuel. En anglais, le mot cock désigne le membre viril. Et, selon l’ALPA, il aurait été employé d’une manière détournée « pour exclure les femmes de la profession de pilote ». Mais, en l’espèce, l’ALPA se trompe gravement. Le mot cockpit a une tout autre étymologie. Il apparaît en 1580 pour désigner l’endroit où se battent les coqs, puis prit le sens de centre de commandement avant d’être adopté lors de la première guerre mondiale par les pilotes. Mais la pruderie obsessionnelle de l’inclusivité arc-en-ciel est telle que le mot cockpit paraît maintenant « offensant » aux pilotes de l’ALPA. Il est vrai qu’ils considèrent que les mots père et mère le sont aussi, parce qu’ils « peuvent ignorer par inadvertance diverses structures familiales » telles que « donneurs de soin, parents de même sexe, beaux-parents, familles avec membres adoptés, et plus ». OK ! Et si les pilotes s’occupaient de piloter, au lieu de couper l’arc-en-ciel en quatre ?