BYD (build your dream : construis ton rêve) est un fabricant chinois de batteries et de voitures électriques dont la filiale brésilienne construit à Camaçari, dans l’Etat de Bahia, la plus grande usine du continent, d’une capacité de production de 150.000 véhicules par an. Elle a confié cette tâche à la société Jinjiang Construction Brazil Ltda : tout se passe en famille. Mais pas dans de très bonnes conditions. Le ministère du Travail de Bahia a découvert 163 ouvrier chinois « qui se trouvaient dans des conditions semblables à de l’esclavage ». Son communiqué donne des détails : « Dans un des logements, les travailleurs dormaient dans des lits sans matelas et ne possédaient pas d’armoires pour ranger leurs affaires personnelles, qui étaient mélangées avec les aliments. » Autre particularité, les sanitaires : il n’y avait « qu’une toilette pour 31 travailleurs, ce qui les obligeait à se réveiller à 4h00 pour faire la queue afin de se préparer avant d’aller au travail à 5h30 ». En outre, le ministère parle de « travail forcé », l’employeur ayant « confisqué les passeports » des ouvriers venus de Chine, et « retenant 60 % de leur salaire, dont ils recevaient les autres 40 % en monnaie chinoise ». Les autorités chinoises se sont émues et BYD a pris ses distances d’avec son prestataire de services. Il n’est pas opportun d’ajouter à une réputation de néo-colonialisme en Afrique celle d’esclavagisme en Amérique latine.