Le Nouveau Stagiaire est une comédie américaine qui n’oublie pas de posséder la qualité essentielle du genre : elle est drôle. Elle amuse vraiment, durant toute sa durée ou presque, en conservant un bon rythme. Les scènes comiques s’enchaînent logiquement, plaisir trop rare. Un septuagénaire, veuf, retraité depuis quelques années, ancien cadre dirigeant d’entreprise, s’ennuie. Il a pourtant tout essayé pour s’occuper : faire le tour du monde – en avion –, la gymnastique et l’apprentissage du chinois. Aussi tente-t-il cette ultime expérience : se remettre à travailler. Il postule donc pour un emploi de stagiaire-senior dans une entreprise de vente de vêtements féminins sur internet. Avec persévérance, il rattrape rapidement son retard en informatique, et comprend très vite le modèle économique de l’entreprise, celui de la vente par correspondance, qui se révèle en fait ne pas être nouveau. Ainsi peut-il apporter l’aide de son irremplaçable expérience à l’entreprise. Il rappelle des vérités évidentes pour sa génération : le patron doit montrer de la considération pour son personnel ; les employés doivent être tout simplement propres, ordonnés… Il sert de père de substitution à une génération de jeunes adultes parfaitement immatures.
 

Le Nouveau Stagiaire, avec un très grand acteur

 
Tout cela est fort sympathique, tout en restant drôle. Signalons une brève scène qui écartera hélas le public familial. Les choses sont plus complexes en ce qui concerne les difficultés de la fondatrice de l’entreprise, incapable de concilier vie professionnelle et personnelle d’épouse et mère de petite fille. Le père au foyer n’est pas un modèle heureux. Pour contrebalancer cette vérité, sont toutefois plaquées des professions de foi féministe qui n’apportent en réalité pas de solutions au problème, l’action du film démentant la parole. Si cette obstination idéologique agace un peu le spectateur du Nouveau Stagiaire, il prend néanmoins un véritable plaisir à suivre Robert de Niro, très grand acteur qui habite véritablement son rôle et le film.
 

Hector Jovien