Entretien : le P. Linus Clovis, spécialiste de Fatima, explique la signification de l’étoile sur le manteau de Notre-Dame

Linus Clovis Fatima signification étoile Notre Dame
 
En cette fête du Cœur Immaculé de Marie, nous vous proposons un entretien que nous a accordé récemment à Rome, lors de la réunion de « Voice of the Family » avec le P. Linus Clovis, prêtre de l’archidiocèse de Castries, Sainte-Lucie (Caraïbes), spécialiste de mariologie et promoteur du message de Notre-Dame de Fatima et de la dévotion des cinq premiers samedis du mois. Il a répondu à nos questions sur l’étoile qui figure sur le bas de la robe de la Vierge dans les représentations originales de la « Belle Dame » d’après la description des petits voyants portugais.
 

Linus Clovis éclaire la signification de Fatima par étoile Notre-Dame
 
— Père Clovis, vous êtes un grand dévot de Notre-Dame de Fatima, et c’est à ce titre que je voudrais que vous nous expliquiez ce que signifie l’étoile au pied de la statue d’origine qui se trouve toujours exposée dans la chapelle des apparitions à la Cova da Iria, au Portugal. Cette étoile a-t-elle été vue par les petits voyants ?

 
— Oui, ils l’ont bien vue. Lorsque sœur Lucie a décrit ce qu’elle avait vu, elle a fait très attention aux détails, et comme toutes les apparitions de Notre-Dame, celle-ci était hautement symbolique. Dans le cas de Fatima, l’un des messages-clefs transmis par la Vierge est celui-ci : elle est la seule à pouvoir nous aider en ces temps de grande nécessité.
 
Ainsi, l’étoile est là pour nous rappeler la reine Esther qui figure dans un des livres de l’Ancien Testament : le mot Esther signifie lui-même « étoile ».
 
Ce qu’il y a de significatif chez Esther, c’est qu’elle a remplacé une reine infidèle, et qu’elle était connue pour son humilité : elle avait été choisie parmi des inconnus, et lorsque Haman, le vice-roi, fut élevé à cette place, il voulut que tous se prosternent devant lui. Mardochée, qui était l’oncle d’Esther, refusa. C’est alors qu’Haman décida de mettre à mort toute la nation juive dans l’ensemble de l’empire, dans les 127 provinces, le 13e jour de Pourim : le 13e jour du mois. Alors Mardochée se rendit auprès d’Esther pour la supplier d’intervenir. Celle-ci répondit qu’elle ne pouvait pas aller de but en blanc voir le roi, exigeant d’abord des prières et des jeûnes. Ce n’est qu’après qu’on eut exécuté sa demande qu’elle s’adressa au roi, et qu’ainsi, elle sauva son peuple.
 

Dans son entretien, Linus Clovis relève les liens entre Fatima et l’histoire de la reine Esther

 
Lorsque Notre-Dame vient à nous, c’est en remplacement d’une reine infidèle, Eve. Elle intercède pour nous face à notre ennemi, le diable, qui veut nous détruire. Elle vient donc le 13e jour – à chaque fois, elle dit aux enfants de venir le 13e jour du mois suivant, à une heure bien précise – et elle promet le grand miracle.
 
Essentiellement, elle le fait pour nous dire que nous vivons à une époque critique, où notre foi elle-même, et avec elle nos âmes immortelles, sont en jeu, et qu’elle, Notre-Dame, est la seule qui puisse – elle l’a dit explicitement – nous aider. Il nous faut donc nous tourner vers elle, tout comme Esther qui était la seule à pouvoir venir au secours de son peuple.
 

— Lorsqu’on parle de Fatima, on a souvent tendance à parler d’une paix sinon matérielle, du moins bénéficiant au monde : la paix pour le monde ici-bas. Mais s’agit-il bien de cela ?

 
— Il ne s’agit pas du tout d’obtenir la paix pour le monde. La vision de l’enfer nous montre quel est l’état définitif. Nous devons tous quitter ce monde, personne n’y échappe, nous partirons tous et nous rejoindrons l’éternité : soit le ciel, soit l’enfer. Le moment où nous mourons ne change pas grand-chose en définitive. Nous mourrons… Saint Thomas More disait : « Dois-je échanger l’éternité contre vingt ans de paix ? Non, cela n’en vaut pas la peine. » Que pouvons-nous offrir en échange de nos âmes ? C’est à cela que nous devons penser constamment.
 
Ainsi, Notre-Dame avait d’abord le souci de notre salut éternel, et c’est pourquoi elle a montré aux enfants la vision de l’enfer. Malheureusement, c’est une chose dont nous ne parlons plus, mais c’est une réalité qui ne va pas disparaître. Plaise à Dieu que nous ne la voyions pas.
 
Propos recueillis par
 

Jeanne Smits