Chine : le milliardaire de l’industrie minière Liu Han exécuté par le gouvernement

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La Chine vient d’exécuter le milliardaire de l’industrie minière Liu Han, condamné à mort fin mai avec son frère et trois complices, reconnus coupables d’avoir « organisé un gang mafieux » et commis des « meurtres ». La nouvelle a provoqué des « tremblements dans les cercles des politiques et des hommes d’affaires de Sichuan » rapporte l’agence de presse chinoise Xinhua.
 
Liu Han avait été classé comme la 148e personne la plus riche de Chine en 2012 : l’homme avait amassé plus de 6,4 milliards de dollars par le biais de l’industrie minière aussi bien dans la province de Sichuan qu’aux Etats-Unis ou en Australie.
 

Liu Han exécuté après avoir été accusé d’être à la tête d’un gang

 
Son influence politique était assez faible, cantonnée à quelques comités en marge du parti communiste, dont il aurait renforcé la visibilité en payant quelques officiels locaux… Une corruption bien moindre que celle observée dans les bureaux nationaux du parti communiste.
 
Les juges l’ont accusé de contrôler un gang de « voyous locaux » à Guanghan. Le gang de racketteurs était impliqué dans une campagne d’intimidation qui avait fait neuf morts depuis les années 1990.
 
Liu Han a également été accusé de gérer un trafic d’armes après la confiscation de 20 pistolets, 2.163 cartouches de fusil de chasse et 100 couteaux, ce qui reste très inférieur à ce que l’on trouve dans les cités phocéennes.
 
Chose étrange, la réputation de Liu Han était celle d’un philanthrope, notamment grâce à une donation qui a permis la construction d’une école primaire dans la province de Sichuan.
 

Liu Han avait une bonne réputation dans la province de Sichuan

 
En 2008, il avait porté la flamme Olympique à Pékin et avait été pendant quelques années vice-président de la chambre de commerce de Sichuan.
 
Mais sa réputation dans la vie privée était différente, selon des « experts locaux » qui affirment qu’il était connu pour ses colères violentes. « C’était le genre de personne capable de casser une bouteille de vin sur la tête d’une célébrité lors d’une cérémonie publique s’il n’était pas content », commente l’un d’entre eux.
 
Les milieux qu’il fréquentait craignent le pire depuis qu’il a été exécuté.
 

En Chine comme en Russie, le gouvernement tient le pouvoir

 
La lutte « anti-corruption » lancée par Xi Jinping a désormais une autre cible dans sa ligne de mire : Zhou Yongkang, ex-grand patron de la sécurité publique chinoise, aujourd’hui en disgrâce, et dont le bastion était la province du Sichuan dans laquelle sévissait le « gang » des frères Liu. Certains médias rapportent d’ailleurs que Liu Han était en relation avec un homme d’affaires supposé être le fils de Zhou. Un temps à la tête du Sichuan avant de diriger la police et les services de sécurité chinois de 2002 à 2012, Zhou Yongkang était membre jusqu’à cette date du comité permanent du bureau politique du Parti communiste.
 
Il est officiellement depuis juillet sous le coup d’une enquête pour corruption, et on peut croire qu’il risque sa tête.
 
Comme la Russie avant elle, la Chine met au pas les milieux d’affaires et les politiques pour que nul ne puisse s’opposer à l’Etat.