Louise en hiver décrit les aventures, le long d’un hiver étendu, du 15 septembre au 1er juillet, d’une vieille dame absolument seule. Elle a manqué accidentellement le dernier train partant de la station balnéaire normande en septembre. Et, dans ce conte, la ville est absolument déserte durant ce long hiver. Ce conte surprend très vite, avec un hiver normand principalement doux et ensoleillé, soit quasiment un climat subtropical sec…Le film entend décrire avec humour les aventures, bien modestes, de l’antihéros absolu, une vieille dame seule, qui marche difficilement. Il y avait là un sujet à un court métrage poétique. Le spectateur est parfois charmé par quelques belles images, poétiques à leur manière, ou des éléments de conte fantastique comme les fantômes souriant en costumes des années 1920 se promenant le long de la jetée-promenade une nuit. Toutefois, il manque un scénario élaboré, des péripéties. La vieille dame seule tourne un peu en rond, finit par s’entretenir avec un chien qui parle. Faut-il prendre ce fait étonnant au premier degré, ou n’est-il que la manifestation de la folie guettant tôt ou tard toute personne absolument seule ?
 

Louise en hiver : une grosse déception

 
Nous aurions aimé dire le plus grand bien d’un dessin animé français, usant de techniques encore artisanales. Mais, même sur la durée objectivement courte de 1h15, le film paraît interminable, même pour le spectateur adulte. Un enfant s’ennuierait terriblement vite. En outre, Louise en hiver comprend des scènes totalement inadaptées au jeune public, et qui brisent le charme désuet que le film a pu parfois sembler posséder : Louise se souvient de ses amours vers 1950 ; elle a été une adolescente fort précoce et libre dans ses mœurs. L’humour macabre singulier parsemant ces scènes n’arrange rien, au contraire. Les images ne sont pas stricto sensu indécentes, mais davantage de pudeur n’aurait pas nui au film, bien au contraire. Louise en hiver est donc une grosse déception.
 

Hector JOVIEN