Etats-Unis : Patricia Jannuzzi, professeur, suspendue d’une école catholique pour avoir dénoncé le « mariage gay ». L’évêque approuve

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Patricia Jannuzzi, 57 ans, est professeur dans un lycée de Somerville, New Jersey, aux Etats-Unis. Non : elle l’était. Elle a osé dénoncer le « mariage » homosexuel, et les incohérences des revendications du lobby gay, sur sa page Faceook privée. Elle a été placée en « congé administratif », c’est-à-dire suspendue avec maintien de salaire, jusqu’à la fin de son contrat actuel qui arrive à son terme à la fin du mois d’août, et son avocat vient de lui apprendre que son contrat ne sera pas renouvelé à son terme, en août. Précisions : le lycée en question, Immaculata High School, est un établissement catholique. Patricia Jannuzzi enseigne la théologie catholique. Elle a exprimé des opinions fondées sur la doctrine catholique. La lettre qui lui signifiait sa mise en congé était signée de la directrice catholique, Jean Kline, et par le « Monsignor » aumônier de l’école, Seamus Brennan. Vendredi, pour couronner le tout, l’évêque de son diocèse, Mgr Paul G. Bootkoski de Metuchen, s’est à son tour désolidarisé de l’enseignante.
 
Tout a commencé lorsqu’un ancien élève d’Immaculata, Scott Lyons – aujourd’hui « marié » avec un autre homme, et père d’un enfant – a découvert un message mis en ligne par Patricia Jannuzzi sur sa page Facebook privée. Elle y justifiait l’enseignement de l’Eglise sur la sexualité et la famille, non sans contester les arguments légaux utilisés par la communauté gay en faveur du « mariage » homosexuel dans la procédure en cours devant la Cour suprême des Etats-Unis.
 

Patricia Jannuzzi dénonce les contradictions du lobby du « mariage gay »

 
« A un moment ils mettent en avant le fait qu’ils sont “nés comme ça” et que la protection du 14e amendement sur l’égalité des droits dont ils veulent bénéficier ne correspond pas à un choix de vie », écrit le professeur, rappelant que cet amendement vise des « caractéristiques immuables comme la race ou le handicap ». Quasiment dans le même souffle, ils « soutiennent que chacun doit être libre de choisir » le style de vie homosexuel, sans vouloir voir la contradiction entre l’allégation de leur « nature » homosexuelle et la revendication d’un choix. Le « rouleau compresseur » de leur mobilisation menace de « soumettre l’Occident à une ingénierie qui le poussera lentement vers sa propre disparition », ajoutait-elle : « Nous avons besoin de familles saines, avec un père et une mère, pour le bien des enfants et de l’humanité. »
 
Si les commentaires de Scott Lyons, qui a repris ces messages sur sa propre page Facebook, se bornaient à lui demander de « faire attention » à ce qu’elle écrivait, il s’autorisait tout de même du pape François pour affirmer : « Je suis certain que le pape lui-même ne serait pas d’accord avec votre vision extrême de l’homosexualité. »
 
L’affaire en serait sans doute restée là si Lyons n’avait pas été le neveu de l’actrice Susan Sarandon, qui a pris l’affaire en mains et déclenché une campagne pour le renvoi du professeur politiquement incorrect. « Vitriol », « fanatique » et autres quolibets ont fusé, aboutissant à une pétition sur Change.org. Elle a même été accusée de « pousser les adolescents au suicide ».
 

L’école catholique plie devant la mobilisation gay : Jannuzzi est suspendue

 
Il a suffi de 1.100 signatures pour que la direction de l’école catholique plie, invoquant son « enracinement dans le message évangélique de Jésus-Christ » pour dire qu’elle prenait la situation « très au sérieux ». Première mesure : Patricia Jannuzzi a été sommée de fermer sa page Facebook. Elle s’est exécutée. La suspension administrative a suivi. Sur le non-renouvellement du contrat, les autorités du lycée catholique ont refusé tout commentaire. Trop occupées à communiquer sur leurs promesses de « tout faire pour montrer que la philosophie d’Immaculata High School est une philosophie de l’inclusion, enracinée dans l’enseignement du Christ ».
 
Pour Patricia Jannuzzi, les conséquences de la décision risquent d’être très graves. Elle a récemment vaincu un cancer du sein « sans manquer un seul jour d’école hormis celui de son opération », ont fait savoir ses enfants. La famille pourrait très prochainement perdre le bénéfice de son assurance maladie du fait de sa suspension.
 
L’évêque de Metuchen, Mgr Paul Bootkoski, a pris fait et cause pour la direction de l’école catholique dont il porte la responsabilité doctrinale. Dans un communiqué publié vendredi, il a déclaré vouloir « corriger quelques inexactitudes à propos du professeur en question », dénonçant « certains groupes et individus qui se servent de comptes-rendus médiatiques inexacts pour faire progresser leur propre point de vue ». En clair : avoir parlé du renvoi de Jannuzzi au lieu d’évoquer sa suspension, pour dénoncer la prise de position pro-LGBT d’une école catholique. Alors que le renvoi est acquis, selon le conseil juridique du professeur.
 

Aux Etats-Unis, un évêque approuve l’école catholique qui a suspendu le professeur pro-mariage

 
Les commentaires publiés par Mme Jannuzzi « étaient troublants et ne reflètent pas l’enseignement de l’Eglise sur l’accueil », précise le communiqué de l’évêque. « Le pape François nous rappelle que nous devons accueillir tous nos frères. Nous devons nous assurer de ce que nos éducateurs prennent la peine d’éviter toute déclaration âpre, qui condamne, de nature à nous aliéner et à semer la division. »
 
Cet alignement d’un évêque catholique sur la pensée dominante, sous la pression conjuguée de Hollywood et du lobby gay, est un fait préoccupant. Que l’évêque de Metuchen s’appuie sur le pape François n’indique évidemment pas que celui-ci souscrirait aux propos de Mgr Bootkoski. Il faut souligner qu’au contraire, le pape vient une nouvelle fois de dénoncer les pressions de l’idéologie du genre, notamment sur les dirigeants des pays émergents comme l’Argentine : il en a été le témoin direct.
 
Mais en attendant, l’ambiguïté et la confusion qui ont marqué le synode extraordinaire sur la famille ont laissé la bride sur le cou d’un progressisme qui s’aligne sur le discours pro-gay qui a déjà si largement asservi les politiques, les gens des médias et même l’homme de la rue.