Les mesures du gouvernement chinois pour tenter d’enrayer la crise de la Bourse révèlent une situation grave

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Le gouvernement chinois tente de rassurer sur l’état financier du pays, mais les récentes mesures non conventionnelles qu’il vient d’adopter révèlent une situation très grave. Pour tenter d’enrayer une chute historique de la Bourse de Shanghai, avec une perte de plus de 30 % ces trois dernières semaines, et de la Bourse plus « High-tech » de Shenzhen (- 41 %), le gouvernement chinois a par exemple gelé les projets d’introduction en Bourse et organisé la mobilisation des gestionnaires de fonds et des sociétés de courtage, qui se sont collectivement engagés à acheter au minimum 120 milliards de yuans d’actions.
 

Le gouvernement chinois prend des risques qui révèlent la gravité de la crise de la Bourse chinoise

 
Le gouvernement a également permis que la société publique de financement des investissements sur marge bénéficie d’une ligne de liquidité directe de la Banque centrale.
 
Mais le gouvernement chinois a également interdit la vente de titres aux gros actionnaires, une décision qui ne risque pas de pousser des investisseurs à acheter… La Bourse chinoise est pourtant principalement animée par les investisseurs individuels, qui représentent environ 85 % des volumes de transaction.
 
Si la Chine prend de telles décisions, évidemment inquiétantes, c’est que les choses vont très mal : le gouvernement préfère prendre ces mesures qui rompent la confiance sur les marchés – pourtant essentielle – que de ne rien faire. Inutile d’en dire plus pour comprendre la gravité de la situation.
 

Le marché chinois ouvert aux investisseurs étrangers : le gouvernement n’a pas pris de mesures contre ce facteur potentiellement aggravant

 
Une question demeure : la possibilité d’une intervention étrangère – par le biais de la haute finance – dans cette crise boursière chinoise : cette dernière est ouverte aux investisseurs étrangers qui peuvent placer de l’argent en Chine. Inutile de préciser que le grand capital est donc présent sur le marché chinois, et pourrait donc se permettre de créer ou d’amplifier la panique dans le système. Alors que les rumeurs de manipulations enflent sur les réseaux sociaux, la CSRC, l’organisme chinois de contrôle des bourses, et la police, ont ouvert une enquête conjointe sur des « ventes à découvert malveillantes ».
 
La crise financière était néanmoins inéluctable en raison de la bulle provoquée par des excès de liquidité. La Chine a accumulé de grandes quantités d’or ces dernières années. Elle envisage peut-être de passer à terme à un système financier plus stable basé sur l’or.
 

Béatrice Romée