Abdullah Rashid, 22 ans, converti à l’islam, chef d’une milice qui veut imposer la charia à Minneapolis

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Abdullah Rashid, 22 ans, rêve d’imposer la charia à l’Amérique. Ce jeune homme pâle mais barbu est né en Géorgie sous le nom chrétien de Devon James Miller. Il s’est converti à l’islam en 2009 et a épousé une musulmane somalienne. Il s’est établi depuis peu à Cedar-Riverside, dans la banlieue de Minneapolis, au Minnesota, et prétend imposer à la lettre le dogme de son « prophète » Mahomet grâce à une milice islamique destinée à faire respecter la « loi musulmane » dans son quartier peuplé de nombreux Somaliens. Affichant sa filiation avec l’Etat islamique, sa « police » se dénomme en toute modestie « the General Presidency of the Religious Affairs and Welfare of the Ummah », en français, la « Présidence générale des affaires religieuses et de la protection de l’Oumma » (l’Oumma est la communauté des musulmans, supposément exemptés de tout péché grâce à leur pratique). La population locale est furieuse et les dirigeants musulmans manifestent un embarras certain.
 

Abdullah Rashid veut imposer le hidjab et recrute pour sa milice islamique

 
Abdullah Rashid entend faire respecter « la part civile de la loi islamique » en décourageant les gens de boire de l’alcool, de se droguer ou d’avoir de quelconques relations avec le sexe opposé. Il accoste les femmes musulmanes non voilées pour les convaincre de porter le hidjab, le voile couvrant le corps de la tête aux pieds. Simultanément, il recrute des coreligionnaires pour accroître sa force de frappe. Plusieurs responsables musulmans relèvent que sa milice islamique enrôle de jeunes mahométans « vulnérables », issus de cette communauté surveillée de près.
 
Lors d’une récente interview, Rashid a déclaré qu’il entendait transformer Cedar-Riverside en « zone soumise à la charia » dans laquelle les musulmans se verraient enseigner les « bonnes pratiques » de l’islam et où « les non-musulmans devraient s’y soumettre ». « Les gens qui ne me connaissent pas peuvent dire que je suis un terroriste », avait-il ajouté, « mais je suis une personne qui s’est consacrée à l’islam et qui essaie simplement d’aider sa communauté par tous les moyens possibles ». Au point de poster sur son site internet une vidéo titrée « Ne croyez jamais les mécréants », enregistrée par Anwar al-Awlaki, chef d’al-Qaïda au Yémen, tué par une frappe américaine en 2011.
 

Un converti à l’islam qui rêve d’imposer la charia à Minneapolis

 
Devant l’émoi général, l’Institut islamique du Minnesota a publié un communiqué mercredi jugeant que « Rashid n’exprime en aucune manière les positions » de cette organisation censée représenter la communauté. Mais on sait que l’islam sunnite est peu hiérarchisé et laisse une large place au spontanéisme et donc la loi du plus fort. Le communiqué poursuit : « Nous considérons qu’il s’agit d’un dangereux précédent et d’une menace pour notre pays et pour notre mode de vie. Nous demandons à nos autorités judiciaires et policières de traiter ce grave sujet afin d’en protéger les Minnesotans ». Le Minnesota compte 5,3 millions d’habitants, les deux-tiers concentrés dans la métropole de Minneapolis-Saint Paul. Il abrite une forte population née à l’étranger (7,4 %) parmi laquelle un cinquième de natifs d’Afrique, particulièrement de Somalie. L’islam n’y représente qu’un pour cent de la population, légèrement au-dessus de la moyenne des Etats-Unis (0,9 %), mais ses fidèles y sont fortement concentrés dans la métropole. « Ce que Rashid fait est erroné et ne reflète en rien la communauté », a répété Jaylani Hussein, directeur exécutif du chapitre de Minneapolis du Conseil des relations américano-musulmanes (CAIR).
 

Abdullah Rashid avait déposé un permis de port d’armes, qui lui a été refusé

 
L’affaire Rashid survient alors que l’élection de Donald Trump a répondu au souci redoublé des Américains face aux menaces de l’immigration de masse et de l’islamisme, version politique radicale d’une religion fidéiste elle-même à vocation théocratique. La police a reçu en février des plaintes de résidents qui venaient de croiser Rashid en grand uniforme, portant en insignes « Muslim Defense Force » et « Religious Police » avec deux drapeaux apparentés à ceux de l’Etat islamique et d’autres groupes terroristes. Fin 2016, ce charmant jeune homme a déposé un permis de port d’arme, qui lui a été refusé par le shérif, lequel estimait qu’il aurait représenté un danger pour lui-même et autrui. Rashid a tenté un recours en justice en mars, qui permit d’exhumer un dossier révélant qu’il avait été interpellé, mineur, pour s’être fait passer pour un policier. On apprit aussi que son collège avait signalé qu’il avait harcelé sur Facebook une lycéenne de sa classe et qu’il présentait des problèmes mentaux, sa mère ayant noté des tendances suicidaires. Son épouse Kadro Abdullahi a nonobstant juré devant le juge que Rashid « avait une belle personnalité » et qu’il « aimait l’islam ». Le recours de Rashid a été rejeté.
 
Il n’en reste pas moins que, même sans armes, Abdullah Rashid inquiète fortement ses voisins de la cité résidentielle. Sherman Associates, société propriétaire des immeubles, est en contact étroit avec les autorités et a lancé une procédure d’expulsion. L’intéressé réplique qu’il continuera de « protéger » les « droits » des musulmans et qu’il dispose d’ores et déjà d’un groupe de dix hommes, âgés de 18 à 25 ans. L’Amérique redoute de voir surgir de nombreux autres Abdullah Rashid.
 

Matthieu Lenoir