Une mosquée féministe au Danemark : la supercherie

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L’imame de la mosquée Mariam, à Copenhague au Danemark, a la peau très blanche. Ses longs cheveux flottent librement sur ses épaules. Le voile islamique, elle ne le connaît pas – ou seulement pendant la prière. Mme Saliha Marie Fetteh, voix douce et idées progressistes, n’hésite pas à prêcher Allah et son prophète. Elle est la fondatrice de cette première mosquée féminine en Scandinavie qui a ouvert ses portes en mars. La première prière du vendredi a eu lieu en août : l’imame a parlé alors à une soixantaine de femmes dont un peu plus de la moitié seulement était musulmane. Thème du prêche : les érudits féminins de l’islam et les droits de la femme. La supercherie est évidente au premier regard !
 
Le média d’Etat chinois The Global Times consacre un reportage à cette initiative : l’intérêt d’un site contrôlé par le pouvoir communiste chinois pour une telle information est notable en soi.
 

La mosquée féministe du Danemark enthousiasme les médias

 
« C’était fantastique, très émouvant », témoigne Ozlem Cekic, journaliste danoise et ancien parlementaire d’origine turque : « Je crois que cela renforcera l’islam. »
 
Pour ceux qui douteraient de l’existence d’une pression syncrétiste au sein de l’islam, qui veut lui obtenir droit de cité au pays du relativisme, il faut préciser que des responsables communautaires chrétiennes et juives participaient à cette première prière solennelle. Les mariages célébrés à la mosquée – il y en a eu cinq depuis son ouverture, dont deux avec un partenaire non musulman – ne respectent pas la charia puisque les contrats prévoient le droit au divorce pour les femmes, interdisent la polygamie et instituent un droit égal aux enfants pour les hommes et les femmes en cas de divorce. Le contrat prévoit également une annulation du mariage en cas de violence physique ou mentale. Bref, ce n’est pas l’islam.
 
La mosquée compte cinq imames féminines en formation. Pour l’une d’elles, Sherin Khankan, « parler des droits de la femme n’est pas un phénomène occidental, c’est un idéal islamique ». Ni l’AFP, à qui elle a fait cette déclaration, ni le journal chinois qui la rapporte ne rappellent le statut d’éternelles mineures pour les femmes en islam, ou le droit des hommes de les répudier sans préavis, ou la moindre valeur de leur témoignage, ou leur statut d’objet sexuel défini par le Coran.
 

La supercherie de l’islam adaptable à l’Occident

 
Sherin Khankan elle-même est fille d’un réfugié politique syrien musulman qu’elle présente comme « une icône féministe », et d’une chrétienne finlandaise qui s’astreignait au jeûne du ramadan tandis que ses proches musulmans la rejoignaient à l’église pour les occasions spéciales.
 
Cette femme de 42 ans est une passionnée du dialogue inter-religieux ; c’est elle qui a fondé en 2001 l’association « Musulmans critiques » pour promouvoir « une approche démocratique pluraliste de l’islam ». Les attentats de septembre devaient la conduire à se recentrer sur la défense de l’islam.
 
La création d’une mosquée féministe n’a pas été largement commentée par les responsables de mosquées plus « traditionnelles ». Wassim Hussein, qui officie dans une des plus grandes mosquées de Copenhague s’est simplement autorisé une pirouette : « Devrions-nous faire une mosquée réservée aux hommes, aussi ? Cela provoquerait certainement les protestations de la population danoise. »
 

L’islam soufi tente le syncrétisme au Danemark

 
Chez Saliha Marie Fetteh, on veut faire une « relecture du Coran à la lumière de notre temps et de notre société », précise Mme Khankan. On y pratique un islam soufi, hérétique aux yeux de l’islam mais tellement commode pour faire croire aux rapprochements possibles entre le christianisme et la religion de Mahomet.
 
L’affaire intéresse la Chine où, selon le Global Times, des imams féminins officient depuis le XIXe siècle. En Occident, on ne compte qu’une poignée de pays avec des mosquées féminines : aux Etats-Unis, la Mosquée des femmes d’Amérique a ouvert ses portes à Los Angeles l’an dernier seulement. On vous demande seulement d’y croire.
 

Anne Dolhein