Selon le “New York Times”, l’Afghanistan accueille de nombreux camps d’entraînement d’Al-Qaïda

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Camp d’entrainement d’Al-Qaïda en Afghanistan.

 
Tout ça pour ça ? Les soldats venus d’Etats-Unis ou de France, la guerre, l’extirpation des islamistes, la riposte aux attaques du 11-septembre… On allait débarrasser l’Afghanistan d’Al-Qaïda, pacifier et démocratiser le pays à l’aune occidentale… Quatorze ans plus tard, les Français et bien d’autres sont partis et les Américains concentrent leurs efforts sur l’Etat islamique et sur les Taliban. Pour Al-Qaïda, les circonstances sont idéales. Leurs camps d’entraînement en Afghanistan, affirme le New York Times, recommencent à pousser.
 
Le quotidien américain explique que les services américains ont été contraints à se ressaisir à mesure que la menace que représentent les camps d’Al-Qaïda se précise : menace d’attentats, bien sûr, dont l’Etat islamique est loin d’avoir l’exclusivité. L’islamisme fleurit là où l’islam domine…
 

De nombreux camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan

 
« La plupart des camps – il y en a une poignée – ne sont pas aussi importants que ceux contruits par Oussama ben Laden avant les attentats du 11-septembre », affirme le NYT. « Mais s’ils avaient surgi il y a quelques années, ils auraient été propulsés en tête des menaces potentielles présentées au président Obama lors de son briefing quotidien par le service des renseignements. Aujourd’hui, ils sont là parmi tant d’autres – peut-être même loin de la tête de la liste des urgences du Pentagone en Afghanistan. »
 
Mais quel que soit l’œil vigilant des Etats-Unis sur le pays, c’est dans son ensemble que l’état de la sécurité s’est détérioré en Afghanistan au cours de la seconde moitié de 2015 : il y a selon le Pentagone « davantage d’attaques d’insurgés » et le nombre de victimes aussi bien parmi les forces armées afghanes que parmi les Taliban est à la hausse.
 

Les déclarations du “New York Times” relativisent les efforts américains

 
L’administration américaine a peu évoqué cette nouvelle menace alors même qu’elle s’emploie à aider le gouvernement afghan face à une recrudescence d’attaques de la part des Taliban, du réseau Haqqani et de rejetons de l’Etat islamique, selon le journal. Pour Michael Morrell, ancien directeur délégué de la CIA, la renaissance d’Al-Qaïda est pourtant un vrai, un gros problème, et ce d’autant que l’organisation peut compter sur une forme de protection de la part des Taliban, comme elle a pu en bénéficier jadis.
 
Mais selon un responsable de l’administration actuelle, la résurgence d’Al-Qaïda est davantage liée aux activités pakistanaises qui repoussent ses militants vers le voisin afghan qu’à une remontée des recrutements sur place.
 
Après une attaque armée qui a abouti à la destruction d’un très grand camp – de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre – au sud de l’Afghanistan en octobre par des commandos américains et afghans, avec 200 victimes d’islamistes à la clef selon les responsables américains, les autres camps dont le nombre est inconnu ont renforcé leur camouflage.
 

Al-Qaïda progresse

 
Selon le général John F. Campbell, haut commandant des forces des Etats-Unis et de l’OTAN en Afghanistan, la menace d’Al-Qaïda ne fait que croître depuis des mois, et il a prévenu les législateurs américains en octobre dernier que les forces gouvernementales afghanes se sont « jusqu’ici montrées incapables de l’éradiquer complètement ». « Al-Qaïda a tenté de reconstruire ses réseaux de soutien et ses capacités de planification avec l’intention de reconstruire ses capacités de frappe contre le territoire domestique américain et les intérêts occidentaux », a-t-il ajouté.
 
Quelle est la prochaine étape ? Une ingérence renforcée des Etats-Unis et de l’OTAN en Afghanistan ?
 

Anne Dolhein