En 2016, seuls 2,65 % des nouveaux migrants en Italie ont obtenu le statut de réfugiés

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Sur un total de 181.436 migrants officiellement recensés par l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) arrivés par voie de mer depuis la Méditerranée en 2016, seuls 4.808, soit 2,65 % de l’ensemble, ont obtenu un statut de réfugiés et le droit de rester en Italie selon le régime de l’asile. Ce nombre record de près de 200.000 nouveaux étrangers ne tient même pas compte de ceux qui sont entrés clandestinement. Mais ce qui est sûr, c’est que le nombre des clandestins s’est gonflé de manière spectaculaire à la faveur de cette nouvelle vague migratoire.
 
La plupart de ceux qui n’ont pas obtenu un statut officiel de réfugiés ne sont pas pour autant repartis, en effet.
 
Mieux : une belle part des migrants arrivés en 2016 n’avaient aucunement l’intention d’obtenir un statut officiel, vu que 90.334 migrants officiellement recensés à leur entrée sur le territoire n’ont même pas pris la peine de demander l’asile, préférant s’évaporer dans la nature pour y rejoindre les nombreux immigrés sans papiers, les clandestini. C’est près de la moitié.
 

Les nouveaux migrants en Italie ne sont pas des réfugiés à 80 %

 
Sans doute craignaient-ils de faire rejeter d’emblée leur pétition, ce qui pose bien des questions sur les motifs qui les poussent à tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée. Il semble raisonnable de dire qu’ils ne craignent pas pour leur vie là d’où ils viennent, mais qu’ils sont à la recherche d’une vie meilleure, quels que soient les risques. On peut certes s’apitoyer sur leur sort, mais de là à inventer une obligation à les accueillir collectivement en tant qu’Etat, il y a une marge.
 
Sur les 91.102 nouveaux migrants restants qui, eux, ont bien demandé l’asile, pas moins de 60 % (54.252) ont vu leur demande rejetée sans appel. 18.979, soit 21 % des demandeurs, ont obtenu un statut précaire de « protection humanitaire » leur donnant un droit renouvelable d’année en année de rester dans le pays. 12.873 migrants supplémentaires, soit 14 %, ont obtenu une « protection subsidiaire ».
 
Faites les comptes : près de 80 % de la déferlante des migrants arrivés en 2016 en Italie ont soit vu rejeter leur demande d’asile ou ne l’ont même pas déposé.
 
Reste donc ces fameux 4.808 migrants qui ont été reconnus comme des réfugiés à part entière, soit 5,28 % des demandeurs d’asile et seulement 2,65 % des nouveaux arrivants. A ce compte-là, le processus conserverait des dimensions humaines et le statut de réfugiés correspondrait réellement à quelque chose…
 

2,65 % des migrants de 2016 ont un statut de réfugiés, près de 17,5 % un statut provisoire

 
A-t-on vu un flot de migrants non demandeurs d’asile ou ne remplissant pas les conditions pour un statut de protection au minimum reconduit vers leurs pays d’origine ? Non : moins de 5.000 reconductions ont eu lieu en 2016, ce qui signifie que plus de 175.000 personnes étrangères en provenance d’Afrique ou du Proche-Orient sont restées en Italie, pour la plupart clandestinement.
 
Et le mouvement est très loin d’être terminé. Le premier trimestre de 2017 a vu les nouvelles arrivées bondir de 30 % par rapport à la même période en 2016. Pendant le seul week-end de Pâques, 8.500 nouveaux migrants sont arrivés par la mer.
 
Le chef de la Lega Nord, Matteo Salvini, a d’ores et déjà annoncé qu’il poursuivrait les responsables du gouvernement et ceux des gardes côtiers pour promotion de l’immigration illégale vers le pays, les accusant de l’organiser et de la financer.
 

Anne Dolhein