C’était hier soir et cette nuit partout en France. Une « Nuit de la détresse » pour exprimer leur désarroi face à la situation quotidienne qu’ils subissent chaque jour. Des milliers d’agriculteurs ont organisé des manifestations dans plusieurs villes de France contre la chute des cours et la disparition progressive de leur métier et du monde paysan. Les éleveurs de porcs et les producteurs de lait sont étranglés par les charges et les baisses des prix de leur production. Exemple, les cours de la viande porcine : 1,23 euro le kilo acheté à l’éleveur quand le coût de production atteint 1,50 euro.
La nuit de la détresse à Saint Brieuc : une manifestation des agriculteurs qui a bien failli dégénérer
En Bretagne, à Rennes, Vannes, Quimper et Saint Brieuc, des centaines d’agriculteurs se sont notamment retrouvés au pied des préfectures pour manifester leur désarroi face à la succession des crises agricoles. A Saint Brieuc, ils sont entrés dans la ville au volant d’une flotte impressionnante de tracteurs et remorques. Un peu plus tard dans la soirée, ils ont déversé des gravats, paille et pneus sur la chaussée et ont allumé un gigantesque feu à l’entrée de la préfecture des Côtes d’Armor. La manifestation qui avait lieu sous la bannière de la FNSEA et du JA (les jeunes agriculteurs) a bien failli dégénérer lorsque les pompiers, sous protection de la police et des CRS ont tenté d’éteindre les feux. Ce que le monde paysan est peut-être en train de réaliser aujourd’hui, c’est que la mondialisation est une politique volontairement mise en place pour détruire les économies, les cultures et les traditions. Cette politique de destruction, qui a pour but d’imposer à tous un système commun, est parfaitement relayée par l’Europe de Bruxelles. Il est fort probable que ces manifestations qui, depuis quelque temps, montent en puissance contre ce système imposé, soient un signe avant-coureur des révoltes à venir.
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Reportage Armel Joubert des Ouches