Wikileaks, expulsions, tension : Obama aura tout fait pour saboter la relation avec la Russie de Poutine et décrédibiliser Trump

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Barack Obama aura tout tenté jusqu’au bout. En expulsant trente-cinq fonctionnaires russes, jeudi, et en prenant des sanctions économiques contre les services de renseignement russes, le crépusculaire président américain tente à la fois de décrédibiliser Donald Trump, induisant qu’il a été élu contre Clinton grâce à une manipulation des Russes, et de saboter un peu plus la relation entre Washington et Moscou. Le prétexte ? Selon une source anonyme à la CIA, la Russie aurait interféré dans le processus électoral. Non point en manipulant directement des votes en faveur de Trump, admet Barack Obama, mais en influençant l’opinion par des manipulations informatiques via Wikileaks.
 
Selon la Maison Blanche, des « hackers » russes auraient influencé le vote des Américains – ce vote qui a humilié la gauche globaliste certaine de sa toute-puissance -, en permettant la révélation de courriels rédigés par des employés du Comité national démocrate (DNC) et par le patron de la campagne d’Hillary Clinton John Podesta. Le New York Times qui, en bon laquais, se fait largement écho de cette théorie, écrit que des employés de la CIA requérant l’anonymat sont convaincus que la Russie a espionné les organes dirigeants des deux partis, démocrate et républicain, mais a sélectionné des courriels émanant du seul parti démocrate pour renverser l’opinion contre Hillary Clinton. Quelle que soit la vérité, ce n’est pas parce que la révélation d’une turpitude, celle du clan Clinton, est le fruit d’une volonté de nuire qu’elle cesse d’être une turpitude.
 

Wikileaks dément, la CIA parle aux médias mais pas aux élus

 
Wikileaks, par le canal duquel sont passées les publications, a démenti à plusieurs reprises que la Russie ait pu être à l’origine de la diffusion de ces courriels qui mettaient gravement en cause d’intégrité de la candidate démocrate et de son entourage. Personne n’a fourni de preuve confirmant les affirmations courageusement anonymes provenant de la CIA. Pire : la commission du renseignement de la chambre des représentants n’a jamais été saisie du moindre élément étayant l’accusation d’une implication des services russes dans le piratage des courriels démocrates.
 
Maniant une ironie mordante, le sénateur républicain du Wisconsin Ron Johnson s’est dit « choqué de voir la CIA fournir auWashington Post ou à la NBC des informations sur ce sujet, mais les refuser aux membres élus du Congrès ». La CIA a refusé de parler à Johnson, pourtant président de la commission sénatoriale pour la sécurité du territoire.
 

La Russie prend Obama de haut

 
La manœuvre d’Obama ne trouble pas seulement le monde politique américain. Elle entraîne des conséquences diplomatiques qui seraient explosives si n’était le caractère agonisant d’une présidence américaine désastreuse. Un « canard boîteux », ironise même l’ambassade russe à Londres qui publie une photo de ce volatile – handicapé – dans un communiqué répliquant à Obama.
 
A Moscou, Dimitri Preskov, porte-parole du président fédéral Poutine, a fermement démenti que la Russie fût pour quoi que ce soit dans la révélation des courriels du clan Clinton, et analyse : « Nous pensons que de telles affirmations, venant d’un gouvernement américain qui n’a plus que trois semaines de travail devant lui, n’ont que deux objectifs : nuire un peu plus aux relations russo-américaines, qui sont déjà à un point bas, et d’autre part, de toute évidence, miner les projets diplomatiques du prochain gouvernement du président-élu ». Pour lui, les décisions d’Obama sont « dangereuses » et relèvent d’une « politique étrangère agressive ».
 

Obama veut saboter le rapprochement voulu par Trump en réarmant

 
Obama aura obstinément suivi sa ligne de guerre froide jusqu’au bout, allant jusqu’à se commettre avec les parties les plus violentes et régressives de l’islamisme sunnite en Syrie, et jouant jusqu’au dernier jour de son calamiteux mandat la stratégie de la tension : retour des blindés lourds américains en Europe trois ans après leur retrait ; redéploiement de 4.000 soldats américains et de 2.000 véhicules militaires en Pologne, Roumanie, Bulgarie et dans les Pays Baltes ; signature par Obama d’un décret permettant le financement de missiles anti-aériens pour la rébellion syrienne. Mais, sur ce dernier point, il est déjà probablement trop tard : un accord crédible de cessez-le-feu en Syrie, patronné par Poutine et Erdogan, vient d’être signé. Obama en a prudemment été tenu à l’écart.
 

Matthieu Lenoir