Orlando : le massacre a eu lieu dans une « zone sans armes »

Orlando massacre zone sans armes
 
Les médias, occupés à relater le massacre qui a fait 49 morts et 53 blessés dans un night-club gay d’Orlando, omettent de signaler qu’il a eu lieu dans une « zone sans arme » (gun free zone). Il est en effet interdit en Floride de porter des armes visibles ou dissimulées dans tout établissement dispensant des boissons alcoolisées destinées à être bues sur place. Ni les clients de la boîte de nuit, ni le personnel de sécurité n’ont donc pu abattre le tireur.
 
Au lieu de cela, les médias se sont répandus en commentaires sur le meurtrier Mateen : comment s’est-il procuré des armes, pourquoi son fichage par le FBI ou le NICS n’a-t-il pas permis de l’arrêter plus tôt, le type d’armement utilisé (s’il s’agissait d’une arme d’assaut ou d’un fusil semi-automatique ?), comment les survivants ont-il réussi à s’échapper, le besoin supposé de lois plus restrictives en matière d’armement, etc.
 

Le massacre d’Orlando a duré trois heures avant que la police intervienne

 
Ce que l’on sait, c’est que dimanche à deux heures du matin, Mateen est entré dans le bar LGBT Pulse, avec pour armes un fusil, un pistolet et de nombreuses munitions et a passé trois heures à terroriser et tuer autant des 300 clients que possible. Il a même eu le temps d’appeler le 911 pour témoigner de son allégeance à l’Etat Islamique et de prier dans son téléphone.
 
Ce n’est pas avant 5 heures du matin que la police a finalement décidé, après 90 minutes de tergiversations pour savoir si elle parviendrait à persuader Mateen de se rendre, d’enfoncer le mur du night-club d’Orlando avec un véhicule blindé, d’affronter le tueur et de le supprimer. Si un seul client avait été porteur d’une arme, la scène de terreur aurait pu prendre fin en moins de trois minutes.
 

Pris au piège dans une « zone sans armes », les clients du night-club d’Orlando étaient des cibles faciles

 
Trois minutes, c’est le temps qu’il a fallu pour neutraliser un tueur au Vaughan Foods de Moore dans l’Oklahoma, le 24 septembre 2014, quand un « employé en colère » a décapité un collègue de travail et se ruait sur un autre. Le patron, utilisant son arme, mit fin au carnage. C’est également le temps qu’il a fallu à un médecin de l’hôpital Mercy Fitzgerald à Philadelphie pour mette fin, le 25 juillet 2014, au déchaînement d’un patient psychiatrique armé d’un pistolet et qui voulait tuer.
 
Une leçon peut être tirée du massacre d’Orlando : si le personnel de la boîte avait eu le droit de porter des armes, Mateen aurait été abattu immédiatement, reléguant l’événement dans les pages intérieures des journaux. Sans aucun moyen de se défendre, les clients et le personnel devenaient des cibles faciles et Mateen, qui le savait, en a tiré profit. Si dans les lieux de boisson on peut légitimement admettre certaines restrictions, la présence de vigiles armés aurait permis d’éviter le pire.
 

Patrick Neuville