Si la multiplication des événements centrés sur le dialogue interreligieux vous étonne – pensez à la récente réunion à Astana au Kazakhstan où le Vatican était représenté par le cardinal Coccopalmerio – il peut être utile de prendre connaissance de la « doctrine » du parti communiste chinois sur la question. Alors que la Chine tente de mater les Ouïghours dans sa province occidentale autonome du Xinjiang, un journal dépendant du comité central du parti communiste chinois (CPC) vient de faire l’éloge de la diversité des religions. Celle-ci est indispensable à la « stabilité sociale », explique le commentaire publié par le Qiushi Journal. Voilà qui cadre parfaitement avec les discours occidentaux sur le multiculturalisme et le respect de toutes les religions.
« Croire en une seule religion sape la stabilité sociale du Xinjiang », affirme cet article.
Le commentaire publié par le journal communiste concerne une région bien précise dans une situation de lutte contre le « séparatisme » que revendique le pouvoir central chinois. Mais il a une portée beaucoup plus large.
Chine : la diversité des religions est indispensable à la stabilité sociale
L’article du Qiushi Journal explique ainsi que de multiples groupes ethniques et religieux ont coexisté au cours de l’histoire du Xinjiang, avec une ou deux religions majeures le plus souvent mais toujours en présence d’autres croyances religieuses. « L’harmonie interconfessionnelle a été le courant unificateur parmi les différentes religions », résume l’organe communiste chinois Global Times qui fait référence à cet article.
« Trois forces » sont venues contredire cette situation en faisant pression pour que le peuple ouïghour croit uniquement en islam, explique l’article : « Les forces maléfiques du séparatisme de l’extrémisme du terrorisme au Xinjiang contredisent l’histoire d’harmonie multi-religieuse et des échanges entre le Xinjiang et les autres parties de la Chine en vue de provoquer par la force la séparation de cette région de la Chine », précise Shen Guiping, expert des religions à l’Institut central du socialisme à Pékin.
Quand la Chine mate les Ouïghours, elle travaille pour la paix inter-religieuse
Tout le reste est propagande, justification de la mise en place de centres de rééducation, annonce des « bienfaits » économiques et touristiques qui ont découlé selon les autorités chinoises du frein mis à ces activités séparatistes, frein qui sera renforcé par les nouveaux règlements de ces dernières semaines qui donnent une définition plus détaillée des activités « extrémistes » et des « précautions de sécurité » dont le gouvernement doit s’acquitter.
Mais l’essentiel est bien la contestation d’une religion qui se dit et se pense vraie : le relativisme religieux est ainsi conçu comme le gage de la paix et de la cohésion nationale. Il est imposé comme e gage de la paix et de la cohésion du Nouvel Ordre Mondial. D’innombrables documents onusiens en attestent.