La signature de Victoria Cleland, caissier principal de la Banque d’Angleterre, figure sur chacun des billets de livre sterling émis par cette banque centrale. On peut dire que c’est une professionnelle du paiement – et elle vient de faire des déclarations sur son manque de confiance dans la technologie du paiement sans contact. Elle a avoué ne jamais s’en servir, ayant quelques réserves quant à la technologie utilisée : les paiements en liquide ont sa préférence pour les petits montants.
« Pour être claire, je n’ai pas eu cette option sur ma carte pendant très longtemps alors j’ai tout simplement pris l’habitude de préférer faire autrement. Et c’est vrai que j’entends des histoires d’amis – c’est une anecdote personnelle, et non le point de vue officiel de la Banque – qui ont vu de l’argent débité par le paiement sans contact en marchant à côté de quelque chose », explique Victoria Cleland, 47 ans.
Paiement sans contact ? Méfiance, dit une banquière
A titre personnel, elle ne croit pas que l’argent liquide va disparaître de sitôt. Les dernières données disponibles indiquent qu’au Royaume-Uni, on a utilisé du liquide pour 44 % de l’ensemble des transactions en 2016. Ce qui représente tout de même une chute rapide : en 2015, le pourcentage était de 50 % et il y a 10 ans, 68 % des paiements se faisaient en liquide. Pour autant, Mme Cleland observe que la demande totale d’argent liquide continue d’augmenter.
Mais à l’instar de l’Allemagne, le Royaume-Uni s’oriente clairement vers les autres moyens de paiement puisque c’est en 2018 qu’on attend le point de bascule où les paiements par carte dépasseront pour la première fois ceux en billets et pièces pour devenir le moyen préféré des Britanniques.
Ainsi, le journal The Guardian annonce-t-il que seulement 20 % des transactions se feront en espèces en 2026. Pour les sectateurs de la surveillance généralisée de tous les paiements, il serait donc essentiellement question d’attendre pendant que la population se tourne d’elle-même vers les paiements électroniques à tout-va.
Victoria Cleland, caissier principal de la Banque d’Angleterre, préfère les espèces
Les paiements sans contact, réalisés sans code pin ni signature, possibles pour les sommes de 30 livres et moins, sont en pleine expansion outre-Manche maintenant que la plupart des cartes bancaires sont assorties de cette option. Ils représentent déjà un paiement par carte sur quatre Royaume-Uni pour un montant de 3,3 milliards de livres chaque mois. Selon l’association britannique des cartes bancaires, UK Cards Association, les cartes sans contact sont assorties de systèmes de sécurité, et elle assure qu’elle n’a jamais eu confirmation de fraude avec une telle carte tant qu’elle est encore dans la possession de son utilisateur légitime. En cas d’abus, les banques s’engagent d’ailleurs à rembourser les sommes volées.
Ce discours ne semble pas avoir convaincu le caissier principal de la Banque d’Angleterre… Va-t-elle se faire taper sur les doigts par sa hiérarchie ? Peu ou prou, elle met des bâtons dans les roues du projet mondialiste de la société sans espèces, vraie menace pour la liberté individuelle.