A Pékin, une « Ecole de la gouvernance globale » pour la formation des futurs agents de l’hégémonie chinoise

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S’il fallait une nouvelle illustration de l’incompatibilité entre mondialisation et démocratie, l’ouverture d’une Ecole de la gouvernance globale par la Chine communiste figurerait en tête de gondole. Le régime en place à Pékin, auteur dans un passé récent des plus vastes assassinats de masse de l’histoire humaine, entend former les dirigeants qu’il placera dans ce système de « gouvernance globale » dont il s’est fait le plus zélé promoteur. L’agence Xinhua, organe de propagande autant que d’espionnage, explique que cette section de l’Université des Etudes étrangères de Pékin « formerait des professionnels polyglottes dotés d’une vision globale et d’une compétence en communication interculturelle ». Dirigée par le parti communiste, cette Ecole de la gouvernance globale financera les recherches sur les institutions globalistes telles que les Nations unies, le FMI, la Banque Mondiale, explique le président de l’université, Peng Long. Pékin pourra ainsi déléguer auprès de ces organes supranationaux de zélés serviteurs du parti communiste et de ses prétentions hégémoniques.
 

L’entrisme forcené de la Chine dans les services de l’ONU désormais soutenu par la formation d’agents spécialisés

 
D’ores et déjà, Pékin pratique un entrisme forcené dans les institutions internationales. Ses diplomates ont pris la tête de l’UNIDO, l’agence de développement industriel de l’ONU, qui favorise le transfert de technologie depuis les pays occidentaux vers la Chine, toujours regardée comme un pays en voie de développement à « aider ». Ils dirigent aussi l’Union internationale des télécommunications (ITU) que les globalistes espèrent voir contrôler internet, ainsi que les agences onusiennes de la santé, de l’aviation civile, des affaires sociales et économiques.
 
Pékin, qui dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité avec droit de veto, volé à la Chine nationaliste qui en disposait légitimement à l’origine, a aussi obtenu un siège au très controversé Conseil des Nations unies pour les droits de l’homme, une honte au regard de la brutalité du régime. Elle fournit le plus gros contingent aux « forces de maintien de la paix » de l’ONU. Avec les « Nouvelles Routes de la Soie » (One Belt, One Road), ses trains de conteneurs traversant l’Eurasie de part en part et ses bateaux ralliant l’Afrique, la Chine compte doubler son influence politique par sa maîtrise mondiale du commerce.
 

La Chine a joué un rôle clé pour l’Agenda 2030, « déclaration mondiale d’interdépendance » de l’ONU

 
La nouvelle Ecole de la gouvernance globale fournira aussi « un support intellectuel à la participation de la Chine aux organisations internationales », explique encore Peng. Pékin entend bien faire fructifier son rôle de leader dans l’industrie et le commerce mondiaux en obtenant une place dominante dans la gestion politique de la prétendue « république universelle ». Ses représentants ont joué un rôle capital dans la rédaction des traités et feuilles de route qui préparent la « gouvernance globale », tout en contrant systématiquement l’influence des Etats-Unis. La conférence de Rio sur le développement durable en 2012 avait pour secrétaire général un communiste chinois furieusement anti-américain : Sha Zukang. Plus récemment, le régime chinois s’est félicité d’avoir joué un « rôle crucial » dans la rédaction de l’Agenda 2030 de l’ONU, qualifié par son secrétaire général Ban Ki-moon de « déclaration mondiale d’interdépendance » et plaçant les Nations unies au rang de « parlement de l’humanité ». En 2013, Pékin a publié un texte prônant un Nouvel ordre mondial « désaméricanisé » dirigé par un « Tiers-monde » comprenant la Chine communiste et ses alliés. Le pire est que les globalistes occidentaux sont sur la même longueur d’ondes.
 

Une Ecole de gouvernance globale pour accroître l’hégémonie chinoise

 
Car le plus fascinant dans cette histoire est de voir à quel point l’oligarchie européenne et américaine participe à la manœuvre chinoise. On se souvient de ces fils de la bourgeoisie française qui brandissaient le Petit Livre rouge de Mao Tse-Toung en 1968 et qui, par la suite, s’emparèrent de postes importants dans l’organigramme républicain. Aux Etats-Unis, des forces occultes favorisèrent la prise de pouvoir de Mao contre Tchang Kai Tchek. En 1973 David Rockefeller, un des fondateurs du Conseil des relations internationales (CFR), de la Commission trilatérale et du groupe de Bilderberg, s’enthousiasmait dans le New York Times après une visite dans l’Empire du Milieu : « Quel qu’ait été le coût de la révolution chinoise, elle constitue un succès, non seulement parce qu’elle a instauré une administration plus efficace et compétente, mais aussi parce qu’elle a favorisé une morale élevée et une communauté de projet. L’expérience sociale en Chine sous la direction du président Mao est l’une des plus importantes et des plus réussies de l’histoire humaine ». Bilan de ce « succès » : 77 millions de morts, dénombrés par le chercheur R.J. Rummel de l’université d’Hawaii. Encore aujourd’hui, des chrétiens persécutés, des avortements forcés, l’aide des Nations unies pour appliquer le contrôle de la population, des prélèvements d’organes sur les prisonniers politiques et religieux, la censure d’internet, l’interdiction des droits les plus élémentaires à la liberté d’expression, des déplacements de population à visée annexionniste…
 

Rothschild, Soros, Collomb, cinquième colonne de la globalisation à la chinoise

 
Mais la collusion continue. En 2009, George Soros, milliardaire complice des Rothschild, estimait dans le Financial Times que la Chine communiste devrait « contrôler » le monde nouveau : « Je crois que nous avons vraiment besoin d’allier la Chine à la création du Nouvel ordre mondial, de l’ordre mondial financier (…) Elle doit le contrôler de la même manière que les Etats-Unis contrôlent l’ordre mondial actuel ». En France, à Lyon, le président de la métropole, le socialiste et macroniste Gérard Collomb, accueille à bras ouvert le train hebdomadaire provenant de Chine, fêtant les relations traditionnelles jadis bâties autour de la soie. Ce qu’il cache, c’est que ce train de conteneurs arrive plein et repart à moitié vide.
 

Matthieu Lenoir