La Phrase : « Nous devons le dire clairement, il y a ceux qui œuvrent systématiquement et par tous les moyens à repousser les migrants. Et cela, quand c’est fait en conscience et responsabilité, est un péché grave. »

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Tel est le message que le pape François, s’exprimant solennellement, a fait relayer par Vatican News. Comme toujours, sous son apparence de clarté revendiquée, la communication de François est ambiguë. Que veut dire par exemple « repousser » ? Jeter à l’eau ? Alors, le péché grave est évident. Mais si cela veut dire vérifier la régularité des titres de séjour, etc. ? De même, que signifie « migrants » ? Des réfugiés fuyant une vraie guerre, ou des aventuriers à la recherche d’’un meilleur salaire ? De même, que veut dire « par tous les moyens » ? On sent dans le discours de François une volonté d’intimider. La suite est plus explicite. « Le Seigneur est avec nos migrants, sur notre mer. Le Seigneur est avec eux, pas avec ceux qui les refoulent. » Voilà qui sonne très peu moderne. Le Seigneur serait donc avec les uns contre les autres, comme les ceinturons de l’armée impériale allemande portaient Got mit uns, Dieu avec nous. On ignore sur quoi François se fonde pour affirmer cela de façon si solennelle. La suite est une opinion purement politique : « Dans les déserts et les mers mortelles, les migrants d’aujourd’hui ne devraient pas se trouver là, mais malheureusement ils y sont. » Oui, c’est vrai. Mais alors qu’on attendrait une condamnation des passeurs, des miroirs aux alouettes mortels et criminels auxquels ils se laissent prendre, le pape poursuit par un contre-sens politique volontaire, avec des mots choisis pour caricaturer l’Europe : « Mais ce n’est pas par un surcroît de lois restrictives, ce n’est pas par la militarisation des frontières, ce n’est pas par le rejet que l’on résoudra le problème. » Si, c’est par l’affirmation claire qu’il n’y a pas de place pour l’invasion en Europe, et par une lutte efficace contre ceux qui organisent le trafic d’hommes qu’on peut mettre fin aux migrations dangereuses. Le pape parle d’une question politique qu’il connaît mal et envisage en militant tiers-mondiste, il n’a aucune compétence ni autorité en la matière. Parler de péché grave dans un tel cadre est un non-sens. Il ne faut pas confondre cathèdre et fauteuil d’ONG.