La Phrase : « Je n’ai rien à cacher »

Phrase rien à cacher
 

C’est la réponse de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, à la décision du pape François d’envoyer Mgr Hérouard, archevêque de Dijon, en « visite fraternelle » afin de dresser un audit de la « gouvernance » de son diocèse. Des « plaintes » auraient été adressées à Rome. Mgr Hérouard étant un ancien HEC et ayant accompli une mission pour rétablir les finances de Lourdes, on pouvait croire qu’il était mandaté pour examiner celles de Bayonne, mais il n’en est rien. Selon France Bleu, « plusieurs croyants se plaignent d’une lecture trop stricte et rigoriste de la Bible par le diocèse, avec des prises de position jugées arriérées et à contre-courant de la volonté d’ouverture du pape François ». Il s’agit donc de répondre, explicitement, au mécontentement de « plusieurs croyants », c’est-à-dire une poignée de modernistes mécontents. France Bleu en cite une seule, « Marie-Paule », qui n’aime pas la messe de la paroisse Sainte-Marie. Mgr Hérouard évoque aussi la communauté de l’Alliance des cœurs unis qui a fait l’objet de délations, « il s’agit de savoir s’il n’y a pas de dérives sectaires et est-ce que dans l’accompagnement de cette association l’évêque se situe bien ». Le visiteur compte voir une bonne part des 200 prêtres du Béarn : « L’idée est de faire un tour d’horizon sur le fonctionnement du diocèse, et puis à la fin je rencontrerai l’évêque pour échanger avec lui. (…) C’est la question de la gouvernance, du rôle de l’évêque, comment l’unité de la communion dans le diocèse est assurée… Ce que j’espère, c’est que les gens pourront parler librement et en confiance, dire ce qu’ils pensent. » France Bleu conclut : « Si le Vatican s’est tourné vers l’archevêque de Dijon, c’est notamment parce qu’il a mené une visite apostolique en février 2023 dans le diocèse de Fréjus-Toulon où il a recueilli quelque 600 témoignages. » Notre confrère omet de dire une chose : le diocèse de Fréjus-Toulon, comme celui de Bayonne, compte beaucoup de fidèles et de séminaristes, et surtout, comme celui de Bayonne aussi, il est dirigé par un évêque assez proche de la tradition catholique, Mgr Rey, qui a été mis sur la touche à la suite d’une visite par un « coadjuteur » destiné à lui succéder. En d’autres termes, François poursuit systématiquement la chasse aux évêques catholiques qui réussissent.