En vieillissant, Bill Gates ressemble de plus en plus à Woody Allen, avec un peu d’imagination en moins et un peu d’argent en plus. Il a lancé en 2015 un nom Breakthrough Energy, pour regrouper quelques-unes de ses entreprises censées innover en matière d’énergies alternatives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rien de bien neuf, mais une façon de parler qui fait rire les journalistes américains : « Vous savez ce qui arrive avec le bœuf, mon groupe sur le climat Breakthrough Energy a juste annoncé, littéralement aujourd’hui, un investissement dans un groupe australien appelé Rumin8, qui va aider les vaches à n pas être une source si importante d’émissions de méthane. Nous avons deux pistes pour résoudre ça, 6 % des émissions totales viennent des vaches, qui rotent et pètent à un degré extrême (rires). Vous pouvez soit vous arranger pour qu’elles le fassent moins, ou vous pouvez produire du bœuf sans elles. Et vous savez, nous allons suivre les deux pistes pour savoir laquelle va nous conduire au meilleur produit en termes de goût, santé et coûts. » Autrement dit, Bill Gates pose la réduction des émissions de méthane comme donnée de base (correspondant à un devoir moral) qui mène à une alternative : si on n’arrive pas à réduire les effets de la rumination par une nourriture spéciale, on choisira la « viande » artificielle. Et les investissements seront tels qu’il n’y aura plus d’alternative possible. Un tel volontarisme antinaturel est une dangereuse folie. En prime, pour ceux qui parlent de système hyper-libéral, il s’agit d’un acte de dictature planificatrice et socialiste. Le tout présenté tranquillement, avec ce jargon mou qui plaît aux journalistes américains.