La Campagne contre l’Homophobie (en polonais : Kampania Przeciw Homofobii, KPH) organisait le 26 octobre son action annuelle « vendredi arc-en-ciel », avec la participation annoncée de 211 écoles. Bonne nouvelle – d’après le ministère de l’Education : « Cette action a eu un caractère marginal et n’a pas été conduite à l’échelle annoncée par les organisateurs. Selon les données préliminaires collectées auprès des différents rectorats, dans certaines voïvodies aucune école n’a participé à cette action. Là où des écoles ont participé, cela fera l’objet d’une analyse minutieuse pour savoir s’il n’y a pas eu infraction à la loi, par exemple si en décidant de participer, les directeurs des établissements scolaires avaient l’accord des parents et s’ils leur avaient fourni une information complète ». Ce « vendredi arc-en-ciel » avait été prévu dans des écoles de toute la Pologne en association avec un syndicat d’enseignants de gauche, le ZNP. Sous couvert de lutter contre la haine et les discriminations dont feraient l’objet les élèves souffrant de troubles de la sexualité et/ou de « l’identité sexuelle », le lobby homosexualiste polonais voulait ainsi familiariser les enfants à l’homosexualité. « Tout cela pour que les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels, queers et intersexes sentent qu’ils ont leur place à l’école », a expliqué la KPH.
Les directeurs des écoles organisant le « vendredi arc-en-ciel » pourraient faire l’objet de poursuites
Or il semblerait que dans certaines écoles où une telle action était prévue, les parents n’étaient au courant de rien. Mais la presse polonaise de droite a réagi, obligeant le ministre de l’Education à prévenir la semaine dernière que, aucun rectorat n’ayant été informé de cette action par les directeurs d’écoles, ces cours de « tolérance » à la sauce homosexualiste se feraient en violation de la loi et pourraient entraîner une action du parquet. Elle a aussi rappelé que l’école polonaise a pour mission d’inculquer aux enfants les valeurs chrétiennes et universelles et que toute propagande en faveur d’une idéologie était interdite en milieu scolaire. Certaines affiches envoyées aux écoles par la KPH appelant à voter pour des candidats favorables aux revendications du lobby homosexualiste, il est aussi question d’une possible violation de l’interdiction de faire du militantisme politique au sein des écoles.
La conférence des évêques a elle aussi pris la parole jeudi, en rappelant dans un communiqué spécial que l’école « ne doit pas être un lieu de promotion des milieux LGBTQ » ni de militantisme politique, et aussi que « les parents ont le droit de décider des contenus éducatifs transmis à leurs enfants à l’école ».
Une organisation d’avocats pro-famille au secours des parents d’élèves
L’organisation de juristes et avocats pro-famille Ordo Iuris avait également mis en ligne la semaine dernière une lettre que les parents pouvaient adresser à la direction de l’école de leurs enfants pour interdire toute participation à des « ateliers » organisés par des associations promouvant l’homosexualité ou à des cours véhiculant l’idéologie du genre, et elle promettait une assistance juridique gratuite aux parents confrontés à une direction d’établissement scolaire qui refuserait de se conformer à ces dispositions. Mettant à profit la loi sur l’accès aux informations publiques, les avocats d’Ordo Iuris ont également écrit aux écoles qui avaient annoncé leur participation au « vendredi arc-en-ciel » sur leur site internet afin d’en savoir plus sur le déroulement de cette action vendredi dernier, mais aussi pour s’assurer que tous les parents d’élèves avaient bien donné leur accord et pour savoir avec quelles autres organisations tierces ces écoles collaborent. Un site internet spécialement créé à cet effet, « Protégeons les enfants », permet aussi aux parents d’élèves de dénoncer les écoles qui auraient violé leur droit à décider eux-mêmes de l’éducation de leurs enfants.
Qu’a fait le PiS, qui gouverne en Pologne depuis trois ans, pour libérer les écoles polonaises de la présence du lobby homosexualiste ?
D’autres organisations pro-famille et pro-vie ont encore réagi, ce qui semble effectivement avoir poussé la direction d’une partie importante des écoles participantes à annuler l’événement. Le site catholique Polonia Christiana rappelle toutefois que cette action a lieu tous les ans et que le PiS gouverne depuis maintenant 3 ans, et il demande pourquoi le PiS n’a rien fait pendant ces trois années pour empêcher ce genre d’actions d’endoctrinement homosexualiste dans les écoles polonaises, ne réagissant cette année que sous la pression des médias et organisations de droite, de l’Église catholique et de l’opinion publique. Il demande aussi pourquoi la Pologne n’a toujours pas dénoncé la Convention d’Istanbul, surnommée « convention du genre » (ratifiée, entre autres, par la France), alors que le PiS s’était opposé à sa ratification au printemps 2015, quand il était dans l’opposition. Cette convention justifie en effet l’organisation d’actions dans le style du « vendredi arc-en-ciel », car il y est question, en novlangue de l’idéologie du genre chère au lobby homosexualiste, « d’éradiquer les préjugés, les coutumes, les traditions » fondés « sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes » et d’inculquer à tous les niveaux de scolarisation des « rôles non stéréotypés des genres ».
Olivier Bault
Correspondant à Varsovie