Le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, était un agent du KGB

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Selon des documents exfiltrés de Russie par un ancien archiviste de l’Union soviétique, l’actuel président de la Palestine, Mahmoud Abbas, était un agent du KGB au cours des années 1980. Si l’information est authentique, cela voudrait dire qu’au moins une partie de l’activité au Proche Orient attribuée à l’islam faisait partie intégrante des efforts de l’Union soviétique en vue d’étendre le communisme à cette région.
 
Les documents où figure le nom de Mahmoud Abbas font partie d’une collection constituée par le transfuge Vassily Mitrokhine qui avait fui l’Union soviétique juste avant l’effondrement de celle-ci. Sa fonction d’archiviste lui avait donné accès à de nombreuses pièces qu’il avait pu emporter avec lui.
 
Mahmoud Abbas apparaît dans ces documents comme étant sous la direction de Mikhaïl Bogdanov, l’actuel envoyé spécial de Vladimir Poutine au Proche Orient, lui-même en poste à l’ambassade de l’Union soviétique à Damas entre 1983 et 1994, précisément l’époque où Abbas aurait été recruté par le KGB. C’est en 2005 que Mahmoud Abbas a accédé à la présidence de l’Autorité palestinienne.
 

Mahmoud Abbas, un agent du KGB ? L’Autorité palestinienne dément

 
Celle-ci a formellement démenti l’appartenance de Mahmoud Abbas au KGB. L’homme a fait ses études à Moscou où il a reçu son diplôme universitaire en 1982. Alors que Poutine propose actuellement d’organiser un sommet à Moscou avec le président de la Palestine et le président israélien, Benyamin Netanyahou, l’Autorité palestinienne accuse Israël d’orchestrer une campagne de diffamation destinée à saper les efforts de Poutine en vue de renouveler les négociations de paix.
 
De fait, l’accusation brandie contre Abbas a été d’abord rendue publique par une chaîne de télévision israélienne où Gideon Remez, chercheur au Truman Institute de la Hebrew University de Jerusalem, a affirmé que le nom du président se trouvait bien dans les documents sortis d’URSS en 1991 par Mitrokine, aujourd’hui conservés parmi les Archives Churchill de l’université de Cambridge. Ils ont été rendus disponibles pour la recherche il y a deux ans. C’est le Truman Institute qui a demandé de pouvoir accéder aux fichiers concernant le Proche-Orient, où ses chercheurs affirment avoir trouvé un paragraphe comportant des résumés à propos de personnes « cultivées » par le KGB en 1983.
 
Selon Remez, ces résumés contiennent notamment deux lignes commençant par le nom de code « Krotov », dérivé du mot russe signifiant « taupe », et se rapportant à « Abbas, Mahmoud, né en 1935 en Palestine, membre du comité central de Fatah et de l’OLP, à Damas, “agent du KGB” ».
 
Le président palestinien est en effet né en 1935 en Palestine et fait partie des membres fondateurs de Fatah, un élément de l’organisation de libération de la Palestine ou OLP.
 

Le président de la Palestine favorable à une négociation sous le regard de Poutine

 
Gideon Remez a explicitement fait le lien entre Mahmoud Abbas et Vladimir Poutine qui était lui-même lieutenant-colonel du KGB au moment de la chute de l’Union soviétique – sans vouloir pour autant se prononcer sur le fait de savoir si ces liens entre Abbas et le KGB en 1983 ont été poursuivi ou s’il a continué de travailler pour les Soviétiques.
 
Si l’actuel membre du comité central du Fatah, Mohammed al-Madani, a qualifié ces affirmations de « diffamatoires », des responsables palestiniens ont pu dire par le passé qu’il est de notoriété publique que l’OLP travaillait avec les soviétiques au moment où Abbas est réputé avoir fait partie du KGB.
 
Ce qui est certain, c’est que Mahmoud Abbas a refusé de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif mais qu’il est favorable à un accord de paix et à la solution des « deux Etats ». Il est certain aussi que la création de l’Etat hébreu en 1948 – avec le soutien de Staline et du président Truman – a placé une poudrière au cœur du Proche-Orient, poudrière qui a permis à la volonté soviétique de peser dans la région de prendre corps. On sait que l’idéologie communiste sait tirer profit des conflits, qu’ils soient réels ou imaginaires, pour avancer ses pions, et qu’elle sait aussi exacerber des conflits insuffisamment aigus à cette fin.
 

Le rôle de l’URSS et du KGB au Proche Orient

 
The New American pose la question : le rôle de Mahmoud Abbas en tant qu’agent du KGB était-il d’attiser les différends entre les Israéliens et leurs voisins arabes ? Etait-il seul à agir ainsi ? Des agents russes sont-ils encore sur la même ligne aujourd’hui ? Staline lui-même a-t-il soutenu la création de l’Etat d’Israël en y voyant un moyen de détourner les Arabes de l’Occident non communiste, sachant l’importance du soutien à Israël aux Etats-Unis ?
 
Le New American estime pouvoir dire, sans connaître les réponses avec certitude, qu’au moins une partie de l’activité terroriste dans la région peut bien être appuyé par des acteurs que motive autre chose que l’islam. Ce qui n’enlève rien au caractère intrinsèquement sanguinaire de ce dernier.
 

Anne Dolhein