Les prêtres de Madison pourront refuser les funérailles chrétiennes aux catholiques LGBT revendiqués

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C’est pour éviter le scandale public que de nouvelles directives du diocèse de Madison dans le Wisconsin aux Etats-Unis ont établi des règles de prudence pouvant aller jusqu’au refus pur et simple des funérailles chrétiennes aux catholiques LGBT revendiqués. Le diocèse rejoint ainsi l’exemple donné par Mgr Thomas Paprocki à Springfield, Illinois, qui cet été a interdit les funérailles religieuses ainsi que l’accès à l’Eucharistie aux catholiques de trouvant au sein d’un « mariage » homosexuel. Dans le Wisconsin, il s’agit des catholiques engagés dans une union homosexuelle civile ou « notoire ».
 
Les directives du diocèse de Wisconsin n’étaient pas destinés à devenir publiques : elles avaient été diffusées par courriel par le vicaire général, le P. James Bartylla, à l’ensemble des prêtres du diocèse mais ont été publiées sur un blog. Dans un premier temps attribuées à l’évêque, Mgr Robert Morlino, elles ne portent pas sa signature, a précisé un communiqué du diocèse par la suite ; celui-ci a souligné cependant qu’elles correspondent à ce que pense l’évêque même si elles ne constituent pas une politique diocésaine officielle.
 

Refuser des funérailles chrétiennes aux catholiques LGBT pour éviter le scandale

 
Invitant les prêtres à la prudence dans tous les cas pour éviter « le scandale et la confusion (le fait de conduire d’autres vers une situation proche de péché ou de semer la confusion ou d’affaiblir les personnes en ce qui concerne l’enseignement catholique en matière de doctrine sacrée et de la loi naturelle) », le document précise : « Ainsi la tâche pastorale consiste à minimiser le scandale et la confusion vis-à-vis des tiers tout en montrant de la sollicitude pour le défunt et sa famille. »
 
Le document précise notamment que le partenaire survivant ne doit pas avoir « un rôle public ni être mis en avant » lors des rites funéraires, ni même être mentionné dans les livrets liturgiques, sur les mémentos ou lors de l’homélie.
 
Il est également interdit de faire figurer le nom du prêtre célébrant les obsèques ou celui de la paroisse où elles ont lieu sur les faire-part de décès où figureraient le nom du partenaire, que celui-ci soit mort avant le défunt ou qu’il lui survive. « Et ce pour des raisons évidentes », précisent les directives.
 

Les prêtres et l’évêque de Madison pris à partie par les LGBT après le fuitage des directives sur les funérailles chrétiennes

 
Celles-ci ont été conçues à la demande des prêtres eux-mêmes qui demandaient des conseils pastoraux dans un cadre « confidentiel ». Le directeur de la communication du diocèse de Madison a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une politique valable dans chaque cas mais d’un cadre général, pour tenir compte de la connaissance individuelle des fidèles que peuvent avoir les pasteurs, notamment lorsque ceux-ci les ont accompagnés jusqu’à leur mort. En particulier, on demande que soient pris en compte les signes de repentance avant la mort, comme l’exige le canon 1184 du droit canonique qui fixe les conditions des funérailles chrétiennes, et aussi, a contrario, leur éventuel militantisme LGBT.
 
Les militants LGBT catholiques se sont élevés contre ces directives, les qualifiant de « cruelles » voire « antichrétiennes à l’extrême » : « Cela montre que cet évêque croit que les personnes lesbiennes et gaies qui ont vécu de manière profondément engagée à l’égard de leur époux ou de leur partenaire doivent être humiliés jusque dans la mort », a déclaré Marianne Duddy-Burke, directrice exécutive de DignityUSA.
 
Du côté du diocèse, on a dénoncé la publicité donnée à des communications privées et confidentielles, qui porte atteinte à la faculté de l’évêque de parler librement avec ses prêtres et qui « cause de graves dommages à l’Eglise ». C’est une « œuvre des ténèbres », précise le communiqué du diocèse.
 

Jeanne Smits