DRAME La Prière ♥♥♥


 
La Prière est un film surprenant, et positivement surprenant. Son titre La Prière indique une activité ô combien vitale à l’homme ; cette nécessité est particulièrement niée dans notre monde moderne, pratiquement athée. Le film est d’autant plus surprenant qu’il ne s’agit pas d’un film chrétien américain, mais d’un film français. Et proposer au cinéma, sans animosité, une perspective chrétienne, est un fait très rare. Même L’Apparition, qui traite avec respect du catholicisme, narre néanmoins une imposture. Ici, rien de tel. Le réalisateur, M. Kahn, agnostique lui-même, a indiqué avoir voulu rendre hommage à une réalité le dépassant.
 
La Prière présente une communauté catholique contemporaine qui cherche à réinsérer par le travail et la prière, non pas tant dans la société même si c’est le but ultime, que dans la vie tout simplement, des drogués et des alcooliques en principe sevrés. La communauté présentée est située dans les Alpes, en une région rurale profonde et isolée, entre Grenoble et Gap. Cet isolement voulu fait partie d’une mise en condition de l’âme. La communauté comprend des bâtiments séparés, situés à bonne distance, ceux des hommes et ceux des femmes. La mixité est interdite, et les rencontres sont rares, limitées des grandes fêtes. Si la liturgie en usage est moderne, la communauté s’inspire du meilleur de l’Histoire de l’Eglise, et de ses communautés monastiques en particulier. La communauté fictive du film renvoie à des expériences réelles existantes.
 

La Prière, un très beau film qui rappelle des vérités essentielles

 
La Prière possède une valeur quasi-documentaire sur le long et périlleux chemin de la guérison et même de la rédemption. Il faut retrouver le courage de se confronter à soi-même ; la drogue était une fuite. L’organisation de la communauté est bien rendue, avec un fond de bienveillance et d’immense charité. La charité impose aussi le respect de règles strictes, qui s’imposent à tous. Il y a des horaires fixes, à respecter absolument, pour le travail, les prières, les repas, les heures de sommeil. Le film restitue le parcours exemplaire de Thomas (Anthony Bajon), ancien drogué, antihéros suicidaire qui progresse, lentement, mais sûrement, avec l’aide de Dieu. On peut toutefois relever une note discutable : Thomas est tenté dans sa chair, avec une jeune femme proche de la communauté. On aurait aimé davantage de sobriété dans les scènes sensuelles, heureusement rares. Quant à la question de la vocation sacerdotale, elle est en effet sérieuse et à ne pas confondre avec une phase d’enthousiasme religieux bien compréhensible et sympathique.
 
Dans l’ensemble, La Prière reste un très beau film, qui rappelle des vérités essentielles : l’Homme moderne aussi a besoin de Dieu et de la religion catholique.
 

Hector JOVIEN

 
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