Mgr Franz-Josef Bode, évêque d’Osnabrück, a déclaré dans un entretien avec l’agence de presse protestante Evangelischer Pressedienst, EPD, qu’il n’est « pas utopique » de penser qu’il puisse y avoir des participations de protestants à des communions lors de messes catholiques en 2017, particulièrement pour les conjoints protestants dans des mariages mixtes avec des catholiques. L’évêque allemand prévoit cette possibilité de communier bientôt au sein de l’Eglise catholique dans le cadre du « jubilé œcuménique de la réforme » de Luther.
Mgr Bode est lui-même partisan de cette « solution » que l’Eglise catholique devrait à son sens appliquer au « mariage avec des partenaires des différentes confessions ».
Il a même reconnu, selon EPD, que la pratique est déjà largement installée au sein de l’Eglise catholique en Allemagne : de nombreux protestants recevraient déjà selon lui la sainte communion lors de cérémonies catholiques aux côtés de leurs partenaires. « Nous devons donner un fondement à ce qui est déjà pratiqué », a précisé l’évêque dans l’entretien. Rendre légal ce qui est « réel », en somme, sans le moindre égard pour le sens de la loi et ce que celle-ci est censée protéger.
Donner la communion catholique aux protestants ? Cela se fait déjà…
C’est avec un même genre de raisonnement qu’on légalise l’avortement, puisque de toute manière des femmes y ont recours, et que cela finit par devenir un « droit »…
Pour Mgr Bode, c’est carrément l’avenir qu’il s’agit de dessiner, de fabriquer de toutes pièces. « A l’occasion de cette année de commémoration de la réforme, il serait sensé de s’occuper de l’image de l’Eglise du futur », a-t-il dit. Pour lui, il s’agirait d’une Eglise catholique et protestante unifiée : « Ce serait trop simpliste si ces deux confessions ne voyaient dans l’œcuménisme qu’un chemin vers le but. »
Pour cela, dira-t-on, on ne pourrait faire autrement que de modifier l’enseignement catholique sur la sainte Eucharistie.
Mgr Bode en est bien d’accord. Il estime que l’on peut modifier la manière dont on comprend la communion dans la doctrine catholique afin d’arriver à un terrain d’entente en vue de l’intercommunion. C’est-à-dire, toucher au cœur même de la foi. Les catholiques croient et savent que le pain et le vin consacrés par le prêtre agissant in persona Christi deviennent réellement et substantiellement le Corps, le Sang, l’Ame et la Divinité de Notre Seigneur, dont ne s’approche qu’en état de grâce pour être réellement nourri de sa chair, pour la vie éternelle.
Les luthériens, que ce soit en Allemagne ou ailleurs, tout comme d’autres dénominations protestantes, ne voient dans leurs eucharisties que la rupture commémorative du pain pour rappeler l’action du Christ.
Mgr Franz-Josef Bode veut changer la nature de l’Eglise catholique
Cela fait longtemps que des évêques progressistes en Allemagne rêvent d’une intercommunion offerte aux non-catholiques sans exigence de foi en la présence réelle et en la transsubstantiation – ne parlons même pas de retour au bercail catholique.
Mgr Bode, lui, fait partie de ceux qui manifestent de la sympathie à l’égard des « couples » homosexuels et à l’égard de l’admission des couples divorcés remariés à la sainte table. Il a personnellement proposé que les prêtres ne disent pas aux couples qui cohabitent sans être mariés qu’ils vivent en état de péché, puisque cela ne les aiderait pas, selon lui, à choisir de s’engager dans le sacrement du mariage. Lors du synode sur la famille, il avait par ailleurs proposé une bénédiction privée pour les unions gay.
Selon Jan Bentz de LifeSiteNews, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 aux 25 janvier prochain, pourrait être l’occasion d’une déclaration plus libérale en vue de l’intercommunion. Cela reste à vérifier, mais en tout cas, on peut dire sans risquer de se tromper que ce n’est pas à cette occasion que l’Eglise d’Allemagne mettra le holà face aux pratiques scandaleuses d’intercommunion déjà existantes.