Dans les pas de Robert Mugabe… Après la mise à l’écart de Jacob Zuma, le nouveau président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, envisage de redistribuer les terres qui pour l’heure, appartiennent majoritairement à des fermiers blancs. Cela fait partie des premières mesures qu’il a annoncées devant le Parlement il y a quelques jours : la redistribution se fera aux Noirs – selon des critères raciaux donc – sans la moindre compensation pour leurs légitimes propriétaires. La même initiative, outre son injustice foncière, avait provoqué le chaos et la chute vertigineuse de la production agricole au Zimbabwe.
« L’expropriation des terres sans compensation usagers est envisagée au nombre des mesures que nous utiliserons pour accélérer la redistribution des terres aux Sud-africains noirs », a-t-il déclaré, assurant que cela allait permettre de guérir « les divisions et les injustices du passé ».
La terre, a martelé Cyril Ramaphosa, a été volée aux tribus noires indigènes il y a 400 ans par la colonisation européenne – malgré qu’à l’époque les premiers Noirs arrivés du Nord ne fussent encore qu’à 1.000 kilomètres du Cap, constituant eux-mêmes une vague colonisatrice.
Cyril Ramaphosa veut une redistribution des terres d’Afrique du Sud aux Noirs
A supposer cependant qu’il puisse y avoir quelque « justice » dans cette folie spoliatrice, l’expérience prouve que les retombées économiques de telles mesures ne sont pas des plus désirables.
La Rhodésie toute proche, l’actuel Zimbabwe, était aussi un pays dont la majorité de la population était noire, tandis que les dirigeants et le gros des propriétaires terriens étaient blancs. Avec l’arrivée de la démocratie assortie du droit de vote pour tous, les élections donnèrent le pouvoir à un Noir : le marxiste-léniniste Robert Mugabe. A peine élu président en 1980, il procéda à l’expropriation violente et à la redistribution des terres.
D’exportatrice de denrées agricoles, notamment vers les pays africains voisins, le Zimbabwe allait rapidement sombrer dans la pénurie alimentaire en raison de l’incapacité des nouveaux fermiers noirs à faire fructifier leurs biens. Aujourd’hui le pays dépend lourdement de l’aide alimentaire de l’ONU. La dépression économique ne cessa de se creuser, accompagnée d’une inflation galopante qui a fini par détruire le système monétaire souverain. Il fallut néanmoins attendre 37 ans que Mugabe ne soit poussé vers la sortie à l’occasion d’un coup d’Etat – réalisé toutefois par des proches de l’ancien président.
Le socialisme du président d’Afrique du Sud en fera sûrement un nouveau Zimbabwe
Nelson Mandela, quoique secrètement membre du parti communiste, a eu un parcours différent en Afrique du Sud. A la fin de l’apartheid en 1994 il préserva le pays du rejet violent des Blancs et n’opta point – malgré les critiques de son parti, l’ANC – pour un remembrement territorial, laissant les fermiers blancs aux commandes sur les exploitations dont ils conservèrent la propriété.
Tout n’était certainement pas rose. Mais du moins ce droit fondamental de la propriété fût-il respecté. Avec Ramaphosa, on s’oriente vers la mise en place d’un nouveau « Zimbabwe » sud-africain, dont les Blancs comme les Noirs auront à souffrir de manière semblable, sombrant sous l’effet d’un socialisme tyrannique.