COMEDIE Rosalie Blum ♥♥


 
Rosalie Blum est un objet cinématographique exceptionnel, non pas en soi, mais du fait du contexte du cinéma français actuel : une comédie française réussie. Il s’agit de l’adaptation d’une bande dessinée, effectuée consciencieusement avec un véritable jeu d’écriture. Quelques répliques sont réellement amusantes, données sous forme de sentences philosophiques : « Qui ne s’est jamais rendormi un jeudi matin ne sait pas ce qu’est la fainéantise »…
 
Dans une petite ville de province jamais nommée – Nevers –, un coiffeur trentenaire chauve s’ennuie. Sa fiancée, partie depuis des années à Paris, annule toutes leurs rencontres au dernier moment, et il peine à se résoudre à l’évidence : elle ne l’aime plus, leur histoire est finie. Il vit dans le même immeuble que sa vieille mère. Cette dernière n’a plus sa tête ; elle réaménage indéfiniment son appartement à l’aide de moult peluches et de poupées ; elle formule de nombreux jugements singuliers sur tous les sujets, de manière souvent peu aimable ; parfois, elle tombe dans la grossièreté, ce qui n’amuse plus, et est hélas un des symptômes réels de la maladie d’Alzheimer.
 

Rosalie Blum : vraiment amusant

 
Ce coiffeur rencontre un jour une épicière, Rosalie Blum, quinquagénaire, sans aucun charme particulier. Curieusement, elle le fascine, le renvoi à un épisode majeur de sa vie dont il n’arrive pas à se souvenir – le fin mot de l’histoire sera dévoilé lors du générique de fin. Par désœuvrement plus que par passion, il se met à suivre Rosalie Blum, qui ne tarde pas à s’en apercevoir. Amusée, elle fait appel à sa nièce, chômeuse et fainéante, pour se renseigner sur le personnage.
 
Le comique repose sur les situations insolites, et les portraits des multiples acteurs. Ils sont au final fort sympathiques, mais comme toujours en ce cas, ce caractère affaiblit quelque peu la veine comique. Certains personnages secondaires s’avèrent particulièrement réussis, dont l’artiste du spectacle vivant, qui, faute de lion pour un numéro de cirque, essaie de dresser un chien à crinière ressemblant vaguement au félin africain… On signalera seulement que les jeunes gens du film ont hélas les mœurs et la langue d’aujourd’hui. Les amis des animaux seront ravis des numéros du chat et du chien, remarquablement dressés.
 
Pour notre triste époque, la morale n’est pas si mauvaise, avec de bons rappels : il faut visiter les prisonniers et les aider à réussir leur réinsertion. Si ce n’est pas un grand film, Rosalie Blum est vraiment amusant, et permet à un public bienveillant de passer un fort bon moment.
 

Hector Jovien

 
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