Le climatologue Roy Spencer vient de publier un livre en ligne pour dénoncer le nouveau documentaire d’Al Gore sur le réchauffement climatique, Une suite qui dérange. Initiative salutaire, puisqu’Une tromperie qui dérange – tel est son titre – cherche à montrer comment le gourou de la taxation du carbone déforme la science climatologique et fait dévoyer les politiques énergétiques. Il semblerait que les ventes de cet e-book dépassent très largement celle du livre accompagnant le film d’Al Gore, ce qui montre qu’une part non négligeable du public cherche à comprendre à quelle propagande il est soumis.
Spencer peut difficilement être classifié parmi les climatosceptiques ordinaires : climatologues des plus officiels à l’université de l’Alabama, il est bardé de diplômes et a travaillé avec la NASA. Il ne va pas jusqu’à nier le réchauffement mais sa position est intéressante en ce qu’il n’accepte en aucun cas que le rôle de l’humanité soit prépondérant dans les changements climatiques – et accuse au contraire Al Gore de l’exagérer très largement. Et ce d’autant qu’à heure qu’il est, aucun climatologue ne peut prétendre avoir compris toute la complexité du système climatique global.
Roy Spencer démonte la propagande d’“Une suite qui dérange”
« Il n’y a aucune empreinte digitale de la causalité humaine opposée à la causalité naturelle. Les éléments invoqués au soutien de la causalité humaine sont pour la plupart accessoires », écrit-il.
Le temps est décidément lointain où Roy Spencer témoignait pour Al Gore devant la commission du Sénat américain sur l’énergie et les ressources naturelles : aujourd’hui, le scientifique assure que l’ex vice-président ainsi que de nombreuses figures du « business » du changement climatique vouent quasiment un culte à la théorie du réchauffement global d’origine anthropique. Une dimension religieuse qui vient de loin : Spencer raconte qu’en 1992, lorsque Gore a sorti son livre Sauver la planète Terre, il avait eu immédiatement une impression assez marquée d’« adulie de la Nature ». « Gore considère la Nature comme étant en soi fragile, ce qui n’est pas un concept scientifique », observe-t-il.
Et d’accuser alors Al Gore de servir un « méli-mélo de mensonges, de demi-vérités et de faits déformés ». Eût-il raison, d’ailleurs, rien ne dit que les solutions proposées par l’ex vice-président puissent constituer la meilleure solution, estime Spencer.
Al Gore oublie des vérités que tous les scientifiques connaissent – et oublient aussi pour les besoins de la cause
Celui-ci a décrit dans son dernier livre l’un des a priori peu connus sur lesquels se fondent les réchauffistes. Bien que les scientifiques connaissent avec certitude le fait que certains mécanismes de contrôle thermostatique, tels les nuages et la précipitation, réagissent à la montée naturelle les niveaux de CO2, telle qu’on la constate lors des éruptions volcaniques ou des feux de forêt, en limitant ainsi le changement de la température de la Terre, la plupart des climatologues présument que ce n’est pas le cas pour les émissions de CO2 d’origine anthropique. Mais quels moyens la nature aurait-elle pour faire la différence entre les différentes sources de CO2 ?, interroge Spencer.
Celui-ci fait par ailleurs la liste de plusieurs prophéties contenues dans le premier film d’Al Gore et qui ne se sont jamais réalisées, telle la fonte totale des glaces du Kilimandjaro, et la disparition de la glace en été dans la zone arctique.
L’un des moyens de tromperie privilégiés du film d’Al Gore est précisément son iconographie. Ainsi en va-t-il des spectaculaires ruptures de glace polaire qui tombe ensuite dans la mer. C’est pourtant une occurrence aussi vieille que les icebergs : ce type de ruptures se produisent chaque été, même quand il fait exceptionnellement frais dans l’Arctique… comme en 2017.
Roy Spencer constate que les changements climatiques sont naturels
Spencer révèle également que le recul des glaciers dans l’Alaska et au Canada ont révélé une multitude de souches d’arbres fort anciennes qui attestent du fait qu’il y a un millier d’années, au cours de la période chaude médiévale (qu’on appelle aussi, de manière révélatrice, l’optimum climatique médiéval !) il faisait bien plus chaud que maintenant sans que l’homme n’y soit pour rien. Autrement dit, la planète Terre traverse des périodes de réchauffement et de refroidissement de manière tout à fait naturelle et à un niveau qui dépasse ce que nous connaissons aujourd’hui.
Le livre fait également un court catalogue de l’utilisation trompeuse de graphiques, de statistiques et de présentation de faits totalement naturels pour apporter une prétendue « preuve » du réchauffement d’origine anthropique. Spencer ne manque pas de brocarder Al Gore qui prêche l’austérité au monde entier tout en faisant le tour du monde en jet privé et en faisant tourner plusieurs luxueuses maisons exceptionnellement gourmandes en énergie. Le tout, commente The New American, dans une langue facile à comprendre pour le profane, car Roy Spencer, outre qu’il cherche manifestement à servir la vérité, est un excellent pédagogue.