Royaume-Uni : des prêts étudiants « charia-compatibles »

Royaume-Uni Prets Charia-compatibles
 
Alors que les frais de scolarité pour les études supérieures ont fortement augmenté au Royaume-Uni pour atteindre jusqu’à 9.000 £, on constate que de nombreux étudiants hésitent à s’engager dans des cursus onéreux ou éloignés du domicile familial. Parce que les prêts dont ils auraient besoin les obligeraient à verser des intérêts supérieurs au taux d’inflation : or le Coran interdit l’usure ! D’où l’idée révolutionnaire de prêts étudiants « charia-compatibles » pour les populations venues d’ailleurs.
Le département public pour l’innovation et les compétences dans les affaires (BIS) vient de développer, au terme de consultations sur quatre mois, un système de prêt « charia-compatible » qui permet aux étudiants musulmans de verser l’équivalent des intérêts réclamés aux non-musulmans (lesinfidèles ?) à des œuvres sous forme de don dans un pot commun. Le dispositif devrait être opérationnel d’ici à trois ans.
Il lui faudra d’abord réunir des fonds sous forme de donations ou de prêts sans intérêt pour constituer un capital de départ.
 

Identiques ou charia compatibles ? Ces prêts inquiètent le Royaume-Uni

 
Les intérêts – pardon, les contributions charitables et charia-compatibles – devraient être remboursés par le biais de la collecte de l’impôt britannique, de la même manière que pour les étudiants non-musulmans.
BIS s’est efforcé de minimiser l’affaire en assurant que ces étudiants paieront « exactement le même montant » que leurs condisciples versant des intérêts classiques, ajoutant qu’il n’est pas question de faciliter l’emprise de la charia dans d’autres domaines : « La charia n’a aucune juridiction en Angleterre ou au Pays de Galles et le gouvernement n’a aucune intention de changer cela. »
Sauf que c’est déjà fait. En développant ce système – appelé Takaful comme le système d’assurances islamique où les contributeurs versent une somme dans un pot commun pour garantir les autres membres contre différents dommages – le Royaume-Uni se soumet aux exigences des financiers islamiques, sans ouvrir des possibilités similaires aux chrétiens par exemple. La discrimination est toujours positives pour les mêmes.