Royaume-Uni : le rugby à l’école, c’est dangereux, et il faut plus de surveillance de l’Etat !

Royaume-Uni rugby ecole dangereux surveillance Etat
 
Le principe de précaution n’en finit pas de faire des ravages, tendant à envisager tout acte humain du point de vue du risque – et notamment du risque d’éventuels procès en responsabilité pénale ou civile – qu’il s’agit d’éliminer de la manière la plus complète possible. Le Telegraph de Londres s’étrangle en racontant la campagne menée par un professeur de la Queen Mary University de Londres, Allyson Pollock, contre la promotion du rugby dans les écoles. Sport national et traditionnel de l’ensemble du Royaume-Uni, le rugby risque-t-il de tomber à son tour victime des précautionneux et des sectateurs de la surveillance étatique tous azimuts ?
 

Le rugby à l’école : un sport trop viril

 
Mme Pollock se plaint de ce que les blessures causées par ce sport bien viril ne soient pas suffisamment répertoriées et surveillées, affirmant qu’au cours d’une saison de rugby, un joueur scolaire sur huit souffre de lésions suffisamment graves pour l’empêcher d’aller sur le terrain pendant sept jours d’affilée. Il faut des statistiques plus précises et de la prévention !
 

L’Etat doit promouvoir la surveillance et non un sport dangereux

 
Dans un article publié par le British Medical Journal, Allyson Pollock s’insurge contre le plan gouvernemental de promotion des sports de compétition, qui encourage les écoles à créer des liens avec les équipes locales de rugby. « Etant donné que les enfants sont plus susceptibles d’être victimes de blessures comme la commotion cérébrale, et qu’ils mettent souvent plus de temps à se rétablir, le plan du gouvernement est alarmant », écrit-elle.
 

Transformer les garçons en transgenres

 
Les statistiques et la surveillance qu’elle réclame doivent servir à connaître l’impact des programmes de prévention des blessures, que ce soit pour le rugby ou pour d’autres sports, et à les améliorer. On pourrait peut-être changer les règles pour en faire un sport moins physique, ou revêtir les joueurs de combinaisons matelassées, c’est ça ?
 

Colère au Royaume-Uni

 
Allyson Pollock a en tout cas déclenché la colère de bien des maîtres d’école et d’anciens joueurs de haut niveau comme Brian Moore. D’une part, observent-ils, le fait que les joueurs soient souvent tenus à l’écart des terrains relève d’une prudence déjà bien respectée, et naturelle : même les blessures très légères sont prises au sérieux. Moore note que le catalogue alarmiste de Mme Pollock passe totalement sous silence les réels bénéfices du sport – le rugby notamment – pour la santé des jeunes, leur meilleur éveil en classe, la promotion de la camaraderie, la « modification des comportements anti-sociaux », apprendre à perdre, et à gagner, apprendre à agir en équipe mais aussi à diriger une équipe.
 
Qu’il y ait des abus, soit. Un neurochirurgien pédiatrique de renom, Michael Carter, a ainsi souligné le danger d’aligner des gamins petits en taille et en poids face à des garçons plus baraqués. Mais pour régler ce problème là, il serait plus judicieux d’en appeler au bon sens plutôt qu’aux règlements tatillons.
 

Anne Dolhein