Avec la nouvelle année, le « Veganuary » est de retour. Il s’agit du défi lancé par l’association éponyme dont le nom résulte de la contraction de « vegan » et « January » (janvier) : se passer de tout produit alimentaire d’origine animale pendant les 31 jours du premier mois de l’année pour prendre de bonnes habitudes alimentaires fondées sur la « compassion » à l’égard des animaux. Et au passage, « améliorer l’état de santé » de millions de personnes à travers le monde tout en adoptant un régime « bon pour la planète » puisque la viande et autres œufs et fromages sont désignés responsables du réchauffement climatique. Sauf que le véganisme constitue une menace pour votre santé. A éviter !

Le problème du régime vegan est qu’il fait appel à des produits ultra-transformés, constate une étude du nutritionniste Rob Hobson, présentée dans son livre Unprocess Your Life, à paraître le 4 janvier. Avec un premier coupable : la « viande » d’origine végétale, qui s’immisce même désormais dans les menus de restaurants de burgers. Les supermarchés offrent eux aussi un nombre croissant de produits estampillés « vegan » sans présence d’ingrédients d’origine animale.

Le régime vegan met en danger la santé

Apparu en 2012, le « steak végétal » est généralement produit à partir de produits d’origine végétale tels que les protéines de pois ou de soja, qui sont combinées à des agents épaississants naturels tels que la maltodextrine, la gomme xanthane et la méthylcellulose, afin d’imiter la texture de la vraie viande.

Rob Hobson dénonce : « Ces aliments ont besoin de stabilisants, d’épaississants et de toutes sortes d’autres ingrédients pour maintenir la cohésion du produit. Ils contiennent du sucre, des graisses saturées, des additifs, des gommes et des émulsifiants qui ont un impact sur la santé à long terme et les maladies chroniques. » Bref, des tas de choses qu’on ne trouve pas dans une bonne entrecôte ou un steak haché de qualité, et qu’on vous fourgue sous prétexte de soigner votre conscience, votre égo et votre santé, et qui en réalité vous remplissent de produits chimiques et autres ingrédients sans valeur nutritive…

Le danger est là pour tous, mais spécialement pour les femmes enceintes. « A moins que ces aliments ou produits d’origine végétale ne soient enrichis, leur teneur en nutriments sera plus faible, ce qui est important pour la grossesse », explique l’auteur. Il souligne que les vrais végétaliens, qui ont à cœur de consommer des produits végétaux naturels et de compenser le manque de fer lié à leur choix de régime en privilégiant notamment les haricots, les légumineuses, les légumes verts, ont une attitude très différente de celle des vegans.

La « viande » vegan, sans intérêt pour la santé

Ainsi Chris Elliott, professeur de sécurité alimentaire à Queen’s University à Belfast, souligne-t-il : « La plupart de ces fausses viandes qu’on achète contiennent une très grande quantité de protéines de soja ou de pois hautement transformées. Ces protéines n’apportent rien d’autre que des calories, elles n’ont aucun autre avantage nutritionnel. Elles sont dépourvues d’acides gras et de vitamines essentielles. Les gens achètent ces aliments en pensant qu’ils sont bons pour la santé, mais en réalité, ils mangent beaucoup d’additifs que l’on ne trouve pas dans les “aliments complets”. »

Chez les femmes enceintes, un tel régime aboutit à un fort risque de « manquer cruellement d’oméga-3, de vitamine B12 et de vitamine D »…

A qui profite la tendance ? Aux producteurs qui surfent sur la vague de la « protection de la planète », simple prétexte pour améliorer leurs marges : « Le mouvement en faveur d’un grand nombre de produits que nous voyons sur le marché aujourd’hui, les produits à base de plantes, les grandes étiquettes végétaliennes, n’a pas pour objectif d’aider les gens, ni la planète, il est fait par de grandes entreprises pour gagner d’énormes quantités d’argent. Les marges bénéficiaires sur ces produits sont cinq fois supérieures à celles des aliments conventionnels. C’est ça le moteur, le moteur c’est l’argent. »

Sans surprise, le Forum économique mondial continue de faire la promotion de la « viande » végétale, pour « révolutionner l’industrie alimentaire ». Le mot-clef, ici, est « révolution ». Une révolution qui vide la nourriture de sa substance.

Anne Dolhein