Le scandale de la tromperie de Volkswagen sur les niveaux de pollution de ses moteurs diesel : une aubaine pour les écolos

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Pris la main dans le sac, obligé d’avouer que ses moteurs diesel ont été trafiqués pour passer les tests antipollution aux Etats-Unis, le constructeur allemand Volkswagen se confond aujourd’hui en excuses et son président du directoire, Martin Winterkorn, a décidé de démissionner pour faciliter le retour à la confiance à bénéfice de son entreprise. La tromperie est établie : Volkswagen a ajouté au système électronique de quelque 11 millions de ses moteurs vendus dans le monde un détecteur de tests de niveaux de pollution : l’alerte déclenchée, le véhicule limitait ses émissions d’oxyde d’azote. Une fois sur la route, il les répandait de plus belle – c’est d’ailleurs ce qui a permis aux autorités américaines de mettre au jour la tromperie. Les écolos peuvent se pincer le nez avec ostentation : Volkswagen a perdu plus du tiers de sa valeur en bourse, Winterkorn est démissionnaire, et le diesel ne suscite plus que la répugnance du public. Une aubaine !
 
Qu’il y ait eu duperie et manipulation de la part d’une entreprise respectée, ce n’est évidemment pas très joli.
 

La tromperie de Volkswagen portait aussi sur la consommation de ses moteurs

 
Depuis que les voitures existent, cependant, les plaisanteries ne manquent pas sur la manière dont les vendeurs vous font l’article. Sans croire qu’une blonde sculpturale lui sera livrée en prime avec le dernier châssis toutes options, il se laisse quand même toucher par l’idée qu’il ressemblera, une fois au volant, à une star évoluant dans le plus exotique des paysages. Bref, il sait qu’il achète une part de rêve.
 
C’est, du moins, ce sur quoi tablent les constructeurs.
 
Dans le cas de Volkswagen, la tromperie ne s’arrêtait d’ailleurs pas là. Affichant d’excellents taux de sobriété, la firme a fait de l’économie de carburant un argument aussi bien financier qu’écologique. Que les données soient des sortes d’idéaux seulement constatés en laboratoire était moins souligné… forcément. Des actions collectives sont d’ailleurs en cours en Italie où des utilisateurs se plaignent d’avoir eu à dépenser 350 euros de plus par an en carburant que ne l’annonçaient les jolis dépliants en papier glacé. Le différentiel serait « énorme ».
 
Tout cela ne serait que tristement anecdotique si l’affaire ne révélait pas les aspects les plus contestables de nos « principes de précaution », de nos « risques zéros », et de nos réglementations débilitantes fondées sur des sciences incertaines, en pleine évolution et qui ont affiché au fil des ans des conclusions totalement contradictoires et soumises à l’idéologie du changement climatique.
 
Alors qu’on apprend que tous les constructeurs automobiles – et notamment ceux d’Europe –font du lobbying auprès de Bruxelles pour peser à la fois sur les normes de pollution et les modalités de mesure, la question est posée : met-on volontairement en place des niveaux tellement bas qu’ils contraignent à la triche ?
 

Le scandale sur les niveaux de pollution des moteurs VW, une aubaine pour le lobby écolo

 
Et si les émissions sont tellement plus importantes que celles tolérées – et affichées – par les véhicules diesel, pourquoi cette pollution spectaculaire dans les airs n’a-t-elle pas conduit à soupçonner la triche ?
 
Le Telegraph assure même que les autorités européennes encouragent à la fraude en autorisant les constructeurs à mener leurs tests dans des conditions qui n’ont rien à voir avec la réalité – ils peuvent rendre la voiture plus aérodynamique en scellant les ouverture, en déconnectant l’alternateur, en choisissant les conditions de température optimales, en accélérant à la manière d’un Philippe Abrams rejoignant sa nouvelle Poste de Bergues, en utilisant des lubrifiants moins visqueux que ceux utilisés dans la vraie vie…
 
Mais lorsque le scandale sera retombé… Et que l’on aura entendu expliquer comment les autres constructeurs trichent aussi pour respecter les normes si astreignantes imposées par le lobby écologiste, cette fois, il restera que le diesel aura été discrédité de manière tellement généralisée que les écologistes auront tout le « carburant moral » nécessaire pour réclamer la mort du moteur à gasoil.
 
On commence déjà à l’entendre : l’investisseur Bernstein a déjà prévenu ses clients que l’affaire contre VW agira comme un « catalyseur » qui accélérera la chute des ventes du diesel en Europe, où près d’une voiture sur deux roule au gasoil, et à les stopper aux Etats-Unis où le marché du diesel reste confidentiel – 4 % des ventes.
 

Les tests de pollution vont devenir plus stricts, mais sur quel fondement scientifique ?

 
On annonce d’ores et déjà des tests encore plus sévères qui seront carrément impossibles à passer, puisque les actuels le sont déjà.
 
L’Agence de protection de l’environnement américaine, EPA, envisage des amendes de 37.500 dollars par véhicule contrevenant : encore une aubaine.
 
Les constructeurs britanniques et français réclament une enquête – s’exposant du même coup à des inspections plus serrées.
 
Les citoyens ordinaires se voient bombardés non seulement de particules fines mais de messages qui leur disent, de manière à peine déguisée, combien il est important que des autorités supranationales surveillent les voitures, les routes et les pots d’échappement (et tout le reste, tant qu’on y est) parce qu’on ne peut faire confiance à personne.
 

Le diesel et le vélo

 
Après avoir promu à outrance les voitures à diesel et récupéré les importantes taxes qui pèsent sur elles, le gouvernement français aura un argument de plus pour obtenir la disparition progressive du parc diesel français. Encombrant : les voitures sont plus robustes, souvent, et affichent des kilométrages délétères pour l’industrie automobile et pour les ventes soumises à TVA… Les mettre à la casse sous prétexte d’écologie ? Cela ne devrait pas trop gêner, il y a longtemps que l’on ne recule pas devant ce genre de paradoxe.
 
Donc, bienvenue aux voitures à essence. Avec encore plus d’impôts et taxes en perspective, d’autant que l’essence rapporte davantage aux caisses de l’Etat que le gasoil.
 
En attendant le prochain cycle : le jour où l’on nous expliquera avec la même conviction que l’essence pollue bien plus que le diesel et que seul le vélo est 100 % écologique…
 

Anne Dolhein