Signature in extremis de l’accord avec l’Iran sur le nucléaire : protestation de Netanyahu

Signature in extremis de l’accord avec l’Iran sur le nucléaire- protestation de Netanyahu
 
La date butoir était passée, mais l’objectif politique et géostratégique aura eu raison du formalisme : les Etats-Unis, avec leurs alliés et partenaires, ont signé in extremis un accord nucléaire avec l’Iran, par le biais des négociateurs réunis à Lausanne. Alors que d’importants pans du pré-accord n’ont pas été divulgués, Barack Obama a salué une « entente historique » qui, « si elle est pleinement appliquée, empêchera (l’Iran) d’obtenir l’arme nucléaire ». L’Iran a consenti à des « vérifications sans précédent » de son programme nucléaire. Mais il est un allié des Etats-Unis qui ne partage pas la satisfaction d’Obama : c’est Israël. Le Premier ministre de l’Etat hébreu a ouvertement critiqué le président des Etats-Unis, jeudi soir, affirmant que le programme nucléaire iranien « menace la survie de l’Etat d’Israël ».
 
C’est presque la consommation d’une rupture, sinon avec les Etats-Unis – où Israël conserve d’importants appuis au sein du pouvoir et des médias – mais avec Obama qui se rapproche inexorablement de l’Iran, et à travers lui du bloc qui soutient le pouvoir en place à Téhéran : à commencer par la Russie. Car ce geste est finalement plus fort que tout le verbiage qui entoure la contestation des initiatives russes, en Ukraine notamment – et qui n’ont pas été stoppées dans la pratique.
 

Obama accuse Netanyahu de ne pas vouloir une solution pacifique avec l’Iran

 
De son côté, Barack Obama avait accusé Netanyahu au cours de la journée de jeudi de ne pas vouloir d’une « résolution pacifique » du conflit iranien et de pousser les Etats-Unis à « entrer en guerre » avec l’Iran. Il est vrai qu’un site pro-israélien comme Breitbart aux Etats-Unis affirme que Netanyahu souhaitait avant tout de meilleures garanties, une négociation plus approfondis. Mais jeudi, le ministre israélien du Renseignement affirmait, par rapport à la « menace » iranienne : « Si nous n’avons pas le choix, nous n’avons pas le choix… l’option militaire est sur la table. » Et de donner l’exemple de l’attaque contre le réacteur nucléaire d’Osirak dans l’Irak de Saddam Hussein en 1981, où Israël « n’avait pas demandé la permission des Etats-Unis ».
 
Il n’est pas question de laisser l’Iran devenir une puissance nucléaire, a-t-il ajouté. Netanyahu a de son côté convoqué une réunion urgente de son gouvernement.
 

La signature de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran provoque la protestation d’Israël

 
Les détails pratiques de l’accord doivent encore être fixés et aboutir à un accord au plus tard avant fin juin – voire plus tôt, affirme le négociateur iranien Javad Zarif. Hassan Rouhani affiche une semblable satisfaction. Du côté des Etats-Unis et de l’Europe, l’engagement est ferme : dès que l’AIEA aura vérifié que l’Iran respecte les conditions de l’accord, les sanctions en cours seront levées – peut-être de manière progressive, a souligné Laurent Fabius, côté français.
 
Mais le vice-ministre des Affaires étrangères russes a d’ores et déjà proposé de raffiner le pétrole iranien, sans attendre.
 
L’accord sous sa forme actuelle soumettrait l’Iran à un contrôle rigoureux sur les quinze ou vingt ans à venir, et ses centrifugeuses seraient réduites de 19.000 actuellement à 6.000, pas assez pour fabriquer une tête nucléaire, mais il prévoit le maintien de toutes les centrales nucléaires existantes.
 
Israël n’a plus la faveur inconditionnelle des mondialistes…