Sondage britannique : rejet grandissant de l’Islam, tout comme en France

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Plus de 56 % des Britanniques ayant répondu au sondage de ComRes considèrent que l’islam est incompatible avec les valeurs britanniques. En France, 47 % estiment qu’il est une menace pour l’identité du pays, soit cinq points de plus qu’en 2010. Les Britanniques le perçoivent, pour 31 % d’entre eux, comme une religion violente, alors que 28 % le jugent compatible avec les valeurs de leur pays.
 
Pour 43 %, majoritairement des personnes âgées, c’est une force négative dans le pays, contre 40 %, majoritairement les jeunes, qui pensent le contraire. Un écart générationnel plus prononcé par endroits. Il monte à 10 % environ entre ceux qui ont plus de 25 ans et les 18-24 ans. Les plus jeunes se sentent aussi mieux « informés » sur l’islam. 41 % des adultes entre 18 et 24 ans disent avoir une bonne compréhension des traditions et croyances de l’Islam, à comparer avec les 27 % de ceux qui ont plus de 45 ans.
 

Le sondage britannique corrobore les études françaises et allemandes

 
Des résultats qui corroborent les récents sondages français et allemands. Pour une majorité de Français, toutes générations confondues, l’islam n’est pas compatible avec leur société (aujourd’hui 13 % seulement souhaitent des mosquées supplémentaires, contre 33 % en 1989 ; 63 % sont opposés au port du voile). Et en Allemagne, l’opinion s’est modifiée considérablement, se traduisant à présent, pour la première fois, par un rejet de l’Islam.
 
Le sondage britannique a été mené au nom de la communauté musulmane Ahmadiyya, une secte islamique brutalement persécutée dans le monde musulman et de manière croissante en Occident également. La situation lamentable de cette communauté a eu un retentissement national lorsque Asad Shah, commerçant Ahmadiyya de 40 ans, bien intégré localement à Glasgow, a été brutalement assassiné en mars dernier pour ses opinions (il avait osé souhaiter de Joyeuses Pâques à sa « nation chrétienne bien-aimée » sur sa page Facebook, ce qui lui a valu d’être poignardé).
 
Au Pakistan, la constitution a été spécialement amendée pour déclarer officiellement les Ahmadiyyas non-musulmans, une accusation aux graves conséquences dans cette nation islamique.
 

Le rejet grandissant de l’islam accompagne celui du califat

 
Les résultats de l’enquête sont censés être annoncés aujourd’hui lors de la conférence « Le califat au 21e siècle » à Kensington, Londres. Le leader (ou calife) Hazrat Mirza Masroor Ahmad, de la communauté internationale des Ahmadiyyas, est à Londres depuis 1984 en raison des persécutions subies dans son Pakistan natal.
 
Le mot califat est cependant marqué par la suspicion et la crainte au Royaume-Uni. 43 % l’assimilent à l’extrémisme et à l’Etat islamique, 41 % considèrent qu’il est incompatible avec le système politique britannique, 38 % disent qu’il est « dangereux » et 33 % que qu’il constitue « une menace pour le Royaume-Uni. »
 

Patrick Neuville