Ils – ou elles – ont vingt ans, et le moindre zéphyr les blesse cruellement. Le téléphone en particulier. La sonnerie peut suffire à les angoisser. Ils ont peur de répondre, de ne pas savoir quoi dire. Si c’est important, ils s’excusent par SMS. Résultat : « C’est simple, je ne décroche jamais. » Ils préfèrent s’éviter ce stress. Un spécialiste explique la chose ainsi : parler au téléphone est un « acte engageant », car il implique de « ne pas voir son interlocuteur » et de « se priver de tout langage infraverbal » (les expressions du visage et le langage corporel). Lequel peut constituer un « point d’appui ». Pour cette génération de sensitives, l’appel téléphonique est anachronique. On note en France une baisse de 12,5 % du temps de conversation téléphonique entre 2014 et 2024.