En lieu de tolérance, les programmes DEI augmentent en réalité l’hostilité

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Combien d’années que les programmes DEI (diversity, equity, inclusion) nous vendent la tolérance harmonieuse et le vivre ensemble ? Imposé à coups de milliards de dollars dans les écoles, les universités, les entreprises, pénétrant au sein même des institutions américaines (et européennes), emblème du wokisme, produit en dernière analyse l’exact inverse de ce qu’il est censé obtenir : il attise les tensions ; pire, il les crée. C’est la conclusion d’une étude novatrice menée par le Network Contagion Research Institute de l’université Rutgers : la rhétorique et les idées utilisées dans les supports de formation à la DEI dans les entreprises et les établissements d’enseignement augmentent l’hostilité au lieu de la réduire.

Si cette contribution est bienvenue dans le débat anti-woke, elle ne nous étonne guère. Le wokisme utilise des minorités pour provoquer des dissensions sous couvert d’accroître l’harmonie et la justice sociales. Ce qui n’est rien d’autre qu’une bonne vieille technique du diable : diviser pour mieux régner. Il ne veut, en réalité, le bonheur ni des uns ni des autres. Mais à l’heure où Trump va bientôt pouvoir transformer la DEI en cible grandeur nature, l’impact de cette analyse n’est pas négligeable.

 

Hostilité avérée : accuser les gens d’être racistes et oppresseurs attise inéluctablement les divisions

L’étude, nous rapporte LifeSiteNews, s’est concentrée sur « les interventions de formation à la diversité qui mettent l’accent sur la sensibilisation et l’opposition à l’oppression systémique », qui ont « connu une adoption généralisée dans des secteurs tels que l’enseignement supérieur et la santé ». 423 étudiants ont ainsi été exposés à des supports de formation DEI très répandus rédigés par des militants d’extrême gauche, et leurs réactions ont été évaluées.

« Dans tous les groupes (race, religion et caste), au lieu de réduire les préjugés, ils ont engendré un biais d’attribution hostile, ont constaté les chercheurs, amplifiant les perceptions d’hostilité préjudiciable là où il n’y en avait pas, et suscitant des réponses punitives aux préjugés imaginaires. » Alors que d’un autre côté, « l’intervention n’a produit aucun changement mesurable dans la chaleur ou la froideur envers les personnes de couleur ».

Autrement dit, non seulement il y a échec complet, mais le programme a engendré qui plus est le soupçon, et fabriqué de l’animosité là où il n’y en avait pas auparavant ! Le wokisme qui entend éveiller les gens leur ferait plutôt vivre un cauchemar-canular : sa course à l’égalitarisme est fictive et même délétère.

Et les auteurs s’inquiètent à juste titre du nombre de personnes qui, à la suite de ces programmes, ont pu subir « une contrainte excessive, un ostracisme social ou même une cessation d’emploi ». Selon eux, l’éventail de préjudices est sûrement beaucoup plus large qu’on ne le croit. Précisons qu’on ne peut les accuser en rien de parti-pris idéologique : cette étude a été menée par des personnes blanches et de couleur, et l’université dont elle est issue possède sa propre formation DEI.

 

La rhétorique DEI est « en fait diabolisante » (Lee Jussim, co-auteur de l’étude)

Le mot de « division » a aussi été employé par le dernier Etat en date, outre-Atlantique, à mettre un terme aux programmes DEI dans l’éducation, à savoir l’Alabama. Sa nouvelle législation, entrée en vigueur le 1er octobre, exige que les bureaux et initiatives DEI financés par les collèges publics ou les agences gouvernementales soient supprimés ou considérablement modifiés, nous dit NBC News. Elle vise également à minimiser les enseignements sur la race, le genre ou l’identité, ou sur la prétendue culpabilité due à des actions du passé (esclavage) : « des concepts qui divisent » selon les mots du projet de loi.

Avant lui, il y a un an, la Floride du Républicain Ron DeSantis avait aussi mis fin à toutes les subventions publiques pour les programmes DEI woke dans les universités financées par le contribuable. « L’enseignement supérieur doit revenir à ses fondements essentiels d’intégrité académique et de poursuite de la connaissance au lieu d’être corrompu par des idéologies destructrices », avait déclaré le commissaire à l’éducation de l’Etat. Ils sont désormais plus de trente Etats américains à avoir fait ce pas.

Il faut dire que, dans l’éducation, l’argent coule à flots pour instiller l’idéologie woke. National Review révélait fin décembre qu’en 2023, par exemple, l’université d’Etat de l’Ohio a dépensé 13 millions de dollars en salaires liés à la DEI selon un organisme de surveillance des dépenses publiques (près de 300.000 dollars rien que pour le chef de la Diversité). Et on ne compte pas les millions de dollars reçus sous forme de subventions pour des projets de « recherche » liés à la DEI. L’université propose même un cours sur les « écologies queer », qui vise à « perturber les hypothèses sexistes et hétérosexuelles ancrées dans la façon dont nous comprenons l’environnement, la nature et les corps » dans le but de parvenir à une nouvelle façon de penser le « changement planétaire et climatique… »

 

La fausse tolérance promue par les programmes est une idéologie politique d’extrême gauche

Cette politique idéologique a d’ailleurs réussi à brouiller les cartes au niveau compétences. En mai dernier, des personnes au fait des rouages internes de la prestigieuse faculté de médecine de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont averti que l’obsession de l’école pour la diversité et donc la préférence des candidats issus des minorités au mépris de leur réelle qualification avait conduit à une crise dans laquelle plus de la moitié des étudiants de diverses cohortes admises depuis 2020 ont échoué aux tests standardisés de connaissances médicales de base…

Jeanne Smits évoquait aussi sur RiTV, en septembre, les accommodements des tests SAT qui sont censés juger de l’admissibilité d’un candidat à l’université, mais feraient rentrer trop peu d’Afro-Américains.

Quoi qu’il en soit, le vent souffle en sens inverse, comme nous le notons depuis une petite année. Il faut dire que la Cour Suprême américaine a donné un sérieux coup à droite en 2023, en statuant que la discrimination positive fondée sur la race dans les admissions à l’université était anticonstitutionnelle.

L’Amérique profonde n’est pas woke et son rejet de cette idéologie délétère commence à faire plier les entreprises, comme on l’a vu pour Jack Daniel’s ou John Deere. Il y a quelques jours, McDonald’s lui-même a annoncé la réduction de certaines de ses mesures de diversité, d’équité et d’inclusion, après un audit des droits civiques d’un an.

Et si Trump donnait l’ultime coup de grâce à la gangrène DEI, ce porte-étendard de l’homosexualité, du transgendérisme, du racialisme, de l’avortement et même du climatisme ? On juge à un arbre à ses fruits. Et, même à regarder avec un œil neutre, comme le fait cette étude du Network Contagion Research Institute, ceux-là ne sont désespérément pas bons.

 

Clémentine Jallais