Transhumanisme  : Ray Kurzweil prédit que les humains seront des cyborgs dès 2030

Transhumanisme  : Ray Kurzweil prédit que les humains seront des cyborgs dès 2030
 
A l’occasion de la conférence «  Exponential Finance  » qui vient de se tenir à New York, le bien connu Ray Kurzweil, chantre du transhumanisme et accessoirement directeur de l’ingénierie chez Google, a assuré que d’ici 2030, les humains seraient des cyborgs, c’est-à-dire «  augmentés  » par des outils technologiques. Cette prédiction s’ajoute à toutes ses dernières en la matière, dont beaucoup se sont globalement réalisées…
 

Des cyborgs dès 2030 via des nanorobots

 
«  Notre pensée sera une hybridation de pensée biologique et non biologique  ». Nos cerveaux encore humains, du moins en partie, pourront multiplier leur potentiel naturel en se connectant à ce qu’on appelle le «  cloud  » (l’ensemble du stockage distant) où des milliers de serveurs accroîtront leur intelligence et leur connaissance. On s’aidera pour ce faire, de nanorobots, c’est-à-dire de minuscules robots composés à partir d’ADN, logés à l’intérieur même de nos pauvres têtes…
 
«  Nous allons graduellement fusionner et nous améliorer (…) A mon avis, voilà la nature de l’être humain – transcender nos limites ».
 

Les humains minoritaires ?

 
Ray Kurzweil n’en est pas à sa première sortie. Depuis les années 90, et avec un certain réalisme, l’inventeur millionnaire «  prédit  la nature et la quantité des évolutions technologiques à venir, des écrans virtuels intégrés aux lunettes aux voitures autonomes.
Pour lui, en 2020, les ordinateurs personnels atteindront une puissance de traitement comparable au cerveau humain. Le grand marché de gadgets-implants fera son apparition en 2025. Les imprimantes 3D seront utilisées dans tous les hôpitaux pour imprimer des organes humains, dès 2031. L’apparition de personnes robotisées se produira en 2038  : elles seront dotées d’une intelligence supplémentaire et de divers implants optionnels. En 2042, ce sera la première réalisation potentielle de l’immortalité – grâce à une armée de nanorobots qui complétera le système immunitaire et évincera les maladies. Et ainsi de suite jusqu’en 2099, où le processus de Singularité technologique (la domination complète de l’intelligence artificielle) s’étendra sur tout l’Univers…
 

Le transhumanisme de Ray Kurzweil  : médiatique mais réaliste  ?

 
Ce père de l’Université de la Singularité qui officie chez Google depuis 2012 en tant que directeur du développement informatique dans le domaine de l’intelligence artificielle, avale quotidiennement une centaine de pilules de compléments alimentaires (au coût modique journalier de plusieurs milliers de dollars) pour prolonger sa vie, a déjà reçu une vingtaine de doctorats honorifiques, accepté les hommages de trois présidents des États-Unis et écrit sept livres dont cinq furent classés dans les meilleures ventes nationales – dont  The Singularity is Near.
Mais les compliments admiratifs de Bill Gates et consorts n’empêchent pas certains autres de récriminer. Celui qui dirige désormais le laboratoire d’IA de Facebook, Yann LeCun, a vigoureusement qualifié le scientifique de «  trop médiatique pour être honnête  »…
 
On pointe du doigt sa vision exclusive de l’intelligence artificielle où il pense pouvoir faire advenir une forme de conscience artificielle… Est-ce seulement envisageable  ? Quelle définition de cette «  conscience  »  ?
 
D’aucuns pensent «  réalisme  » et même «  éthique  », quand Ray Kurzweil pense « futurisme  » et «  immortalité  ». Qu’importe si, pour ce faire, l’homme doit être marginalisé par rapport à la machine. Il croit en la thèse du retour accéléré, c’est-à-dire en l’idée que l’évolution des capacités humaines suit une succession de courbes exponentielles, qui donneront à l’homme un pouvoir quasi illimité sur son cerveau et sur la matière et lui permettra, in fine, de «  tuer la mort  ».
 
Le transhumanisme est en tout cas, bien vivant… Et même les non médiatiques y travaillent ardemment.
 

Clémentine Jallais