Donald Trump : l’homme anti-immigration qui dérange même le pape François

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Trump n’est « pas un bon chrétien » selon le pape François, n’a pas l’étoffe d’un futur président selon le président Obama et inquiète « une bonne partie de la planète » selon France Tv Info… A-t-on jamais dit ça des chefs de partis politiques français ou américains les plus détestés  ?! Même Hitler n’y a pas eu droit dans son ascension au pouvoir. Il n’y a pas à dire, le succès du magnat de l’immobilier dérange le Système dans son ensemble. L’ennui, c’est qu’il est vainqueur des primaires du New Hampshire, probablement de la Caroline du Sud, demain, et donc le potentiel favori du camp républicain pour l’investiture à la Maison Blanche. Son défaut principal, décidément : l’immigration.
 

Le pape contre l’iconoclaste

 
C’est le pape François qui l’a dit lui-même, jeudi, dans l’avion qui le ramenait du Mexique à Rome : le milliardaire américain Donald Trump ne peut se revendiquer comme « chrétien ».
 
« Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne (…) Ce n’est pas dans l’Evangile. Voter, ne pas voter, je ne m’immisce pas. Mais je dis seulement: ce n’est pas chrétien » a ajouté le pontife. Donald Trump envisage effectivement de construire un « mur » sur la frontière avec le Mexique, qu’il gage, en sus, de faire financer par les autorités mexicaines.
 
De fait, rapportés de manière brute, ces propos laissent songeur… Les papes n’interviennent pas dans les campagnes électorales et puis surtout, c’est un jugement extrêmement péremptoire, d’autant plus qu’il vient de celui qui a prononcé, pour d’autres, ces mots demeurés célèbres : « Qui suis-je pour juger ? »…
 

Importance de la question religieuse aux Etats-Unis

 
La question a son importance aux Etats-unis, où 70% des Américains se disent « chrétiens » et donc votant potentiellement selon leurs sensibilités religieuses. Or Trump, d’éducation presbytérienne mais non pratiquant, est déjà considéré, selon les médias, comme « le moins religieux » des candidats républicains.
 
Mais la réalité électorale leur donne tort, beaucoup d’évangéliques le soutiennent. Pas les chefs religieux qui distillent pratiquement tous le même discours et fustigent ses propos sur l’immigration. Mais le peuple, ces classes moyennes populaires qui applaudissent une non-langue de bois, un discours souverainiste et protecteur qui n’est pas forcément anti-Evangile comme leur bon sens leur susurre.
 
Deux candidats catholiques viennent d’ailleurs d’apporter leur soutien à Trump, dans cette controverse papale : le sénateur de Floride, Marco Rubio, qui a ajouté que les Etats-Unis pouvaient bien contrôler leurs frontières « comme le fait le Vatican, qui contrôle qui entre, quand et comment » sur son territoire. Et Ben Carson : « En tant que nation, nous devons aussi défendre notre souveraineté et la sécurité ».
 

Trump minimise l’incident : « Je pense que ses propos ont été très mal interprétés »

 
La première réaction de Trump a été vive : « Aucun dirigeant, notamment un responsable religieux, ne devrait avoir le droit de remettre en question la religion ou la foi d’un autre homme » a -t-il dit lors d’un meeting. « Je suis fier d’être chrétien. Et comme président, je ne laisserai pas la chrétienté être constamment attaquée et affaiblie, contrairement à ce qui se produit en ce moment avec notre actuel président ». Il a ajouté que lorsque l’Etat islamique attaquerait le Vatican, « trophée ultime » de ce dernier, le pape regretterait sans doute Donald Trump…
 
Mais il a très vite minimisé l’incident. Jeudi sur CNN, il a affirmé : « Je pense que ses propos ont été très mal interprétés. Je pense qu’on lui a donné également de fausses informations ». « Le gouvernement mexicain et ses dirigeants ont fait des déclarations désobligeantes à mon encontre auprès du pape ; il n’a entendu qu’un côté de l’histoire (…) Il n’a pas vu la criminalité, le trafic de drogues à travers la frontière… »
 

Ce que ne disent pas les médias : « je voudrais lui laisser le bénéfice du doute »

 
De fait – on s’en doute toujours –, les propos du pape ont été quelque peu surévalués. La question fut posée par un journaliste de l’agence « Reuters » qui a présenté le candidat républicain comme un personnage abominable et sans pitié qui ne pense qu’à construire des murs : les catholiques américains peuvent-ils voter pour lui ?
 
Si le pape François a répondu sur la question du « mur », il a aussi immédiatement remis en question l’exactitude de la représentation journalistique de Trump… « Je dirais seulement : s’il dit ces choses, cet homme n’est pas chrétien. Mais il faudrait voir s’il dit ces choses. Et à ce sujet, je voudrais lui laisser le bénéfice du doute ».
 
Le président de la Catholic League lui-même a écrit à Breitbart que le journaliste de Reuters avait notamment dit au pape que Trump « voulait expulser 11 millions d’immigrants illégaux, et séparer les familles » – ce qui est parfaitement faux. « Le pape a été induit en erreur » a-t-il conclu.
 

Contre le pilier de la doctrine mondialiste : l’immigration

 
Mais une telle « sortie » ne pouvait qu’être portée au pinacle médiatique, car elle intègre fort à propos le processus de diabolisation certain qui touche l’iconoclaste Donald Trump. Les médias glosent à qui mieux mieux sur « Trump n’est pas un bon chrétien », outre Atlantique mais aussi de par chez nous. Alors que la dénomination de « chrétien », si elle a son importance aux Etats-Unis, n’a guère de poids dans notre Europe bien laïcisée… là, elle en a étonnamment davantage !
 
Tout simplement parce que l’affaire touche un sujet-doctrine du mondialisme : l’immigration. Et en cela, même si les propos de François ont été quelque peu radicalisés, ils restent malheureusement dans le sens du vent cosmopolite. Depuis des mois d’ailleurs, il plaide pour un accueil des immigrés, dans cette Europe soumise aux flux incessants des réfugiés, mais aussi dans ces Etats-unis d’Amérique : en septembre dernier, il a longuement exhorté en ce sens les élus du Congrès, contrôlé par le parti républicain.
 
Donald Trump collectionne les points négatifs, médiatiquement parlant, c’est-à-dire anti-Système. Il se dresse contre « l’establishment de Washington », la « désindustrialisation », « la baisse des salaires » (nivellement des classes) ; il défend mordicus le 2ème amendement sur le droit de posséder une arme. On l’accuse de ne rien connaître eu Moyen-Orient et de risquer de faire « un nouveau Georges W. Bush », en réitérant les bourbiers irakiens et afghans (sans que personne ne se pose la question du cas syrien opéré par Obama !).
 
Mais il semble que ce soit sur l’immigration qu’il gêne le plus et sur sa volonté tenace de ne plus accueillir de musulmans sur le sol américain…
 

Arrogance anti-Trump d’Obama

 
Barack Obama l’a très bien montré, pas plus tard que mardi dernier, en marge du sommet de l’Asean, en Californie, où il a dénoncé les propos « troublants » des candidats républicains, mais surtout en particulier du milliardaire : « Etre président est un métier sérieux. Cela n’a rien à voir avec l’animation d’une émission de téléréalité. Ce n’est pas du marketing. C’est difficile. Cela n’a rien à voir avec simplement chercher à attirer chaque jour l’attention des médias ».
 
Il a longuement insisté sur ces thèses « anti-musulmanes » ou « anti-immigrés » qu’ils prônent – Trump est le plus virulent. « Je pense que certains observateurs étrangers sont troublés par la rhétorique de cette primaire républicaine et des débats républicains. »
 
Parce qu’il faudrait être obligatoirement « troublé » ? Obama impose cette idée. Tout de go, il déclare même que le candidat républicain Donald Trump ne lui succédera pas à la Maison Blanche en 2017, qu’il a « confiance » en son peuple… Quelle libre démocratie.
 
Le tout récent rapport de l’ONG « Southern Poverty Law Center » qui collectionne depuis le début des années 70 les violences raciales et communautaires aux Etats-Unis, est à ce titre très indicatif. Selon ses chiffres, le nombre de groupes incitant à la haine envers les minorités (noires, hispaniques, juives ou musulmanes) et les homosexuels est passé de 784 à 892, de 2014 à 2015 (soit +13,7%), alimentés notamment par leur peur de « la fin à venir d’une majorité blanche ».
 
« Le gros de cette colère vient de la classe moyenne en difficulté et, dans une moindre mesure, de la classe moyenne blanche, en particulier de la frange la moins éduquée, celle qui soutient à grands cris Trump », souligne l’ONG.
 
En fin de rapport seulement, on a cette information selon laquelle le nombre de groupes noirs aux discours anti-blancs, voire anti-juifs, a bondi de 59% en un an (de 113 à 180). Evidemment à cause des multiples bavures policières…. blanches.
 

Clémentine Jallais