Trump se renforce au Sénat mais, majoritaires à la Chambre des représentants, les Démocrates accroissent leur pouvoir de nuisance

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Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis constituaient cette année un enjeu capital en raison de l’extrême division du pays entre pro et anti-Trump, la machine de propagande médiatique démocrate et globaliste ayant fonctionné à pleine vapeur. Le résultat écarte la « vague bleue » (démocrate) annoncée. Le président Donald Trump accroît la majorité qui lui est favorable au Sénat de deux sièges, alors qu’il n’y disposait formellement que de deux sièges d’avance sur 100. Par ailleurs, les Républicains restent en tête dans les élections des gouverneurs des Etats : malgré la perte de cinq postes au bénéfice des Démocrates, ils dirigeront 25 Etats contre 20. En revanche, les Démocrates s’emparent de la chambre des Représentants avec 219 sièges sur 435, soit une majorité absolue d’une voix et un gain de 26 sièges, faisant élire en particulier deux femmes musulmanes et obtenant une tribune de choix pour amplifier leurs campagnes contre Donald Trump ou bloquer les processus législatifs. Ce qui pourrait paradoxalement fournir des arguments contre eux à Trump pour les présidentielles de 2020.
 

Sa plus large majorité au Sénat permettra à Trump de renforcer son pouvoir de nomination

 
Le Sénat, dont le tiers des sièges étaient renouvelés, est une assemblée capitale dans le système fédératif américain. Il représente les Etats à parité et, contrairement à la Chambre des représentants, détient un pouvoir dans les nominations de hauts fonctionnaires, ambassadeurs et magistrats, en particulier des juges à la Cour suprême. Sa plus large majorité permettra à Trump de faire confirmer plus aisément par le Sénat des juges fédéraux pro-vie. L’économiste Ben Stein a souligné qu’en 105 ans, on n’a vu que cinq fois un président améliorer sa majorité au Sénat.
 
Au Texas, malgré 38 millions de dollars dépensés par le Démocrate Beto O’Rourke, le Républicain Ted Cruz est réélu au Sénat. Les défaites des sénateurs démocrates sortants Joe Donnelly, Claire McCaskill et Heidi Heitkamp sont exemplaires. Joe Donnelly a profité d’un appui massif des médias pour discréditer les opposants à l’avortement de masse, en particulier son ex-adversaire républicain pro-vie Richard Mourdock. Claire McCaskill est une catholique favorable au « mariage » homosexuel. Toujours au Sénat mais côté républicain, les non-réélections de Lisa Murkowski, pro-avortement qui avait voté contre la confirmation de Brett Kavanaugh, et de Susan Collins, opposante à Trump, ouvrent un peu plus l’horizon du président.
 
Ces victoires sénatoriales ont de quoi justifier le tweet de Donald Trump : « Tremedous success tonight. Thank you to all ! ». Car, contrairement au vœu unanime du gros média américain, surabondamment relayé en France, la vague démocrate ne paralysera pas la Maison Blanche. Le président ne sera pas bridé dans ses nominations et la division entre Sénat et Chambre promet une « cohabitation » parlementaire paralysant la gauche.
 

A la Chambre des représentants, les Démocrates lanceront des enquêtes, bloqueront le mur, les baisses d’impôts

 
Pour autant, la prise de contrôle de la Chambre des représentants par les Démocrates leur permettra de gesticuler en tentant de destituer Donald Trump et le juge Brett Kavanaugh bien qu’il faille pour cela l’aval impossible des deux-tiers du Sénat. En revanche, le basculement de la Chambre permettra à la gauche nihiliste de lancer des initiatives amplement médiatisées, sur le droit de vote ou pour accuser Trump d’avoir reçu des « aides russes ». Surtout, cela permettra aux Démocrates de bloquer le financement du mur de protection contre l’immigration ou les nouvelles baisses d’impôts. Une porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, a toutefois martelé que « le programme du président ne va pas changer, quel que soit le parti majoritaire ». De fait, le président conserve de nombreux outils : nominations de hauts fonctionnaires et juges fédéraux, décrets présidentiels et un important pouvoir réglementaire.
 
Présidente sortante du groupe parlementaire démocrate, la californienne Nancy Pelosi, 78 ans, devrait être élue présidente de la Chambre, poste qu’elle occupa de 2007 à 2011. Pro-avortement, immigrationniste, pro-mariage homosexuel, elle soutient la campagne accusant Trump de collusion russe, a visité la Corée du Nord et soutenu la levée de l’embargo contre le régime communiste de Cuba.
 

Les Démocrates ont fait élire des candidats LGBT et sont soutenu par les réchauffistes

 
Un nombre record de candidats « LGBT » (l’acronyme de combat de ceux qui réclament des droits pour les comportements contre nature) ont été élus à divers postes. Jared Polis, démocrate nouveau gouverneur du Colorado, sera le premier homosexuel revendiqué à accéder à cette fonction. Sharis Davids, lesbienne amérindienne, pro-avortement, devient représentante du Kansas. Cet Etat, qui pourtant avait voté Trump avec 20 points d’avance, a élu gouverneur une femme démocrate. En revanche, la Démocrate transgenre « Christine » Hallquist, qui briguait le poste de gouverneur du Vermont, a échoué face au Républicain sortant Phil Scott.
 
Le basculement à gauche de la Chambre redonne des ailes aux tenants du réchauffement climatique d’origine humaine. Abigail Dillen, président du lobby climato-alarmiste Earthjustice s’est félicité de l’élection d’une Chambre « dans laquelle le changement climatique ne sera plus considéré comme une intox ». Il l’appelle à attaquer la politique de Trump et « ces industries sales aux gros moyens ». Comme « le gouvernement Trump conservera d’importants pouvoirs de réglementation », son association le « combattra devant les tribunaux ».
 

Matthieu Lenoir