C’est l’avis d’un éditorialiste du Global Times, média officiel proche du pouvoir communiste : l’aide de la Chine à la Grèce pourrait augmenter les chances pour que celle-ci puisse rester dans l’UE. Cao Siqi exprime cette réflexion à l’occasion de la première visite officielle du premier ministre grec Alexis Tsipras à Pékin.
Le déplacement de Tsipras intervient dans la foulée de la ratification par les parlementaires grecs de la vente d’une participation majoritaire du port du Pirée à la compagnie chinoise COSCO, opération présentée comme un « modèle de coopération entre un Etat membre de l’union européenne et la Chine ». L’éditorial affirme : « L’aide chinoise pourrait porter à leur maximum les chances pour que la Grèce demeure et fleurisse à l’intérieur de lieu et de la zone euro. »
La ratification par le Parlement grec permettra la mise en œuvre de l’accord signé en avril dernier, au terme duquel COSCO versera au fonds de privatisation grec – internationalement connu sous le sigle HRADV (Hellenic Republic Asset Development Fund) – la somme de 280,5 millions d’euros, représentant 51 % des actions du port d’Athènes.
Tsipras est en visite officielle en Chine après le rachat chinois du port du Pirée
COSCO a déjà engagé des travaux de mise à niveau du Pirée qui espère devenir l’un des plus importants ports d’Europe, avec importantes retombées économiques sur le plan local. A lui seul il pourrait fortement contribuer au « rétablissement » économique de la Grèce, assure l’éditorial, spécialement si le projet « s’accompagne la mise en place de parcs de recherche et développement de sociétés chinoises comme Huaweï, Tencent ou Alibaba », citant Vasilis Trigkas, chercheur grec de l’université Tsinghua de Pékin.
La prise de participation majoritaire dans le port du Pirée – ou comme l’écrit le Global Times, une prise d’« entier contrôle » – s’inscrit pleinement dans l’initiative chinoise One Belt, One Road, la nouvelle Route de la Soie.
Alexis Tsipras, lors de sa visite au centre d’exposition Huawei à Pékin, à souligné que la situation géographique et géostratégique de la Grèce en fait un portail pour les produits chinois et un « pont de compréhension et de confiance mutuelle » entre la Chine et l’Europe.
L’aide la Chine à la Grèce lui permettra de rester dans l’UE : tout pour la globalisation !
Une Méditerranée orientale plus stable et plus riche permettrait de limiter le flux de réfugiés vers l’Europe et de réduire l’influence des forces politiques anti-mondialistes et anti-Union européenne. En outre, la participation de la Chine à l’intégration régionale ainsi que la coordination économique pourraient construire une ancre de stabilité au Proche-Orient et soutenir la sécurité énergétique de la Chine, a déclaré de son côté Vasilis Trigkas.
Et c’est ainsi qu’Alexis Tsipras, comme tant d’autres, se met au service d’une globalisation à laquelle la Chine participe d’autant plus volontiers qu’elle est l’un des grands bénéficiaires.