Pour l’Union européenne, l’immigration massive depuis le tiers-monde est la « nouvelle norme »

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« Les migrants en Europe sont là pour rester et il est temps d’adapter notre politique. » C’est sous ce titre lapidaire que le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, signe une tribune dans Politico où il annonce, résigné et même complice, la capitulation de l’Union européenne face à l’arrivée massive de migrants depuis le tiers-monde. Puisque c’est la « nouvelle norme », comme le proclame le titre de son article, il faut cesser d’en parler comme d’une situation de crise : « La migration, c’est notre nouvelle réalité ».
 
Avramopoulos reconnaît que la migration est une question « sensible » autant qu’elle est politique, mais peu importe, ce qui compte, c’est de trouver des solutions politiques sur le long terme pour « promouvoir l’intégration et l’inclusion ».
 
Passons sur ses avis plutôt positifs sur la gestion de crise au cours de ces dernières années : pour lui, l’UE n’a pas si mal réussi. Mais – par la faute du « nationalisme, du populisme et de la xénophobie » – Bruxelles n’a pas tout fait, bridée qu’elle était dans la mise en place de « politiques de migration intelligentes, tournées vers l’avenir ».
 

L’afflux de populations du tiers-monde : la « nouvelle norme »

 
« Il est absurde de penser que la migration va disparaître si l’on adopte un langage fort. Il est naïf de penser que nos sociétés vont rester homogènes et protégées de la migration en érigeant des barrières. Il n’est pas sage de penser que la migration se cantonnera à l’autre bord de la Méditerranée si l’on ne montre de la solidarité que financière », assure le commissaire bruxellois. Il faut « un changement d’attitude et un changement de narration » : autrement dit, ouvrir les frontières et faire croire au bon peuple de l’UE que c’est très bien.
 
Notant que l’Europe a accueilli plus de 700.000 personnes l’an dernier, Dimitris Avramopoulos regrette qu’elles n’y aient pas toutes trouvé « un foyer ». « Ce n’est pas seulement une obligation morale. C’est également une obligation économique et sociale vis-à-vis de notre continent vieillissant », assure-t-il. Traduisons : il n’y a pas assez de jeunes en Europe, il faut des hommes et des femmes pour remplacer ce qui manque à l’appel. D’autres que lui parleraient de remplacement de population, mais c’est mal vu.
 

L’Union européenne doit accueillir l’immigration massive pour combler ses vides

 
Le commissaire aux migrations, aux affaires intérieures et à la citoyenneté – la juxtaposition des responsabilités est déjà tout un programme – veut que les questions d’intégration et d’inclusion fassent parti intégrante de toute discussion sur l’accueil et la répartition des migrants, notamment à travers la renégociation des règlements de Dublin : « Au bout du compte, nous devons tous être prêts à accepter la migration, la mobilité et la diversité comme la nouvelle norme, et adapter nos politiques en conséquence. La seule manière de rendre nos politiques d’asile et de migration capables d’affronter l’avenir est de changer d’abord collectivement notre façon de penser. »
 
Pour parler en termes plus crus : avec son appel à la mise en place d’un système de « Blue card » pour faire délibérément entrer des migrants qualifiés depuis des pays tiers « cibles », l’un des hommes les plus puissants de l’Union européenne crée déjà un nouvel appel d’air et avoue en plein jour la volonté de Bruxelles de redessiner la face de ce continent.
 
Les Européens sont-ils d’accord ? C’est le dernier de ses soucis.
 

Anne Dolhein