Université d’été du PS à La Rochelle : Valls et les frondeurs, la dialectique de la gauche

Université d’été du PS à La Rochelle Valls et les frondeurs, la dialectique de la gauche

 

Les médias ont amplement relaté et commenté la tragicomédie de La Rochelle, cette université d’été du PS qu’on dirait organisée par Feydeau : la gauche qui attend Valls, Valls qui tient tête à la gauche de la gauche tout en séduisant la gauche dans son ensemble, Taubira qui soutient les frondeurs tout en étant au gouvernement.
 
Et tout ça, ça fait d’excellents socialistes, d’excellents soldats qui marchent au pas, qui assurent François Hollande de leur affection et finiront par donner leur bulletin à Valls en cas de vote de confiance, car on n’a jamais vu un député ni un premier ministre de suicider de gaîté de cœur. Si l’écervelé Dominique Galouzeau de Villepin avait pu prévoir le résultat des élections de 1997, jamais il n’aurait conseillé la dissolution de l’assemblée nationale à Jacques Chirac. Le PS tout entier est dans le radeau politique d’Hollande et Valls, et le reste de la gauche aussi, malgré les airs pincés de Placé et les roulades d’yeux de Mélanchon.
 

La dialectique de la gauche a dominé l’université du PS

 
Au-delà de cette farce tranquille, il y a une dialectique que réinformation TV se plaît à répéter par souci de pédagogie parce que les médias oublient de l’analyser, et même de l’observer. Quand Valls déclare « aimer les socialistes » devant l’université d’été du PS à la Rochelle après avoir crié son amour pour l’entreprise devant le Medef, il délivre un seul et même message, savoir que le PS français a fait son aggiornamento à la Gerhardt Schröder, il a compris les nécessité de l’économie de marché. A quelles fins ? Pour sauver le méga système mondialiste qu’on dit libéral et qui est en fait, avec l’aide même des puissances d’argent, socialiste, en ce qu’il organise le transfert des richesses des pays développés vers les pays pauvres ou en voie de développement. Et quand les frondeurs derrière Montebourg réclament « plus de gauche », ils délivrent un message apparemment contradictoire mais en fait complémentaire, savoir qu’il faut aussi préserver le micro système socialiste national, entendre le peuple de gauche, et conserver quelques-uns des vestiges du modèle social à la française.
 

A La Rochelle ou au Medef Valls joue le même numéro à ses frondeurs

 
Le soutien verbal de Christiane Taubira aux frondeurs fait la synthèse de tout cela, puisque dans son ministère régalien, le garde des Sceaux est la garantie donnée à tous que l’on fera de la gauche sociétale sans trop gêner la gauche d’entreprise. Et tout le monde essaiera de sauver les meubles ensemble si, par un coup de chance de la conjoncture, les choses vont un peu moins mal en 2017. Cette gauche à deux voix, à deux voies, utilise la même dialectique à propos d’économie que la maçonnerie à propos de la « laïcité positive » de Sarkozy en 2007 : les paléomaçons des ligues et de l’Education nationale ont crié à l’assassin, pour casser du catholique, quand les maçons « de droite », « évolués », tels Alain Bauer ont accompagné le mouvement, sachant qu’il était tout à fait conforme à la « politique de civilisation globale » préconisée par la maçonnerie.