Le projet de la gauche pour 2017. Avec Manuel Valls ?

Valls Projet gauche 2017
 
La gauche doit bâtir d’urgence un projet pour 2017, affirme aujourd’hui Manuel Valls. Alors que les prétendants de droite à l’Elysée dévoilent leurs programmes et que les sondages prédisent l’habituelle alternance, le premier ministre a tenté, mercredi, de s’inscrire en faux contre cette logique. Ce qui semble impliquer un positionnement – et peut-être un projet – personnel
 
Le premier ministre s’exprimait à l’occasion d’un débat à Evry, dans l’Essonne, ville dont il a été maire jusqu’en 2012. Il y a évoqué l’augmentation des salaires des enseignants, la réforme des aides sociales pour créer un revenu minimum pour les personnes précaires, l’idée d’un « revenu universel », et l’élargissement du service civique.
 

Un projet pour la gauche en 2017

 
Manuel Valls promeut donc un système généralisé d’assistanat dans l’espoir de relancer la gauche. « Nous avons douze mois devant nous avec le président de la République. Il nous reste douze mois pour (…) continuer à agir dans tous les domaines » et « pour créer ou recréer une dynamique ».
 
Le premier ministre poursuit, en soulignant que son but est bien l’élection présidentielle de l’année prochaine. « Il ne faut pas rester immobile, affirme-t-il, car autour de nous, dans l’opposition, des projets se forgent, des projets durs qui peuvent briser le lien social. »
 
Il faut un drôle de toupet quand, jour après jour, les Français descendent dans la rue pour s’opposer à votre politique, pour venir se poser ensuite en défenseur du lien social !
 
Manuel Valls n’en a cure. Il continue à pérorer : « Ce qui manque, c’est un projet de société. (…) Nous avons besoin d’un projet. »
 
On mesure là le degré zéro de la pensée politique de l’actuel premier ministre. Comme peut-on prétendre instaurer une dynamique en moins de douze mois quand on a été incapable de le faire en plusieurs années de gouvernement ? Et, surtout, comment peut-on le faire quand on est contraint d’avouer que l’on n’a même pas de projet ?
 

Manuel Valls candidat ?

 
En réalité, Manuel Valls semble poursuivre un but plus subtil, celui de son propre positionnement au cas, pas tout à fait improbable, où l’impopularité de François Hollande le dissuaderait de se représenter à l’élection présidentielle.
 
Aussi Manuel Valls tente-t-il de casser l’image autoritaire, faite de coups de menton et de coups de gueule, qui est actuellement la sienne.
 
De fait, à gauche, nombre de militants, mais aussi d’élus, estiment que Hollande ne peut plus être sérieusement dans la course. On voit bien qu’Emmanuel Macron commence d’ailleurs à poser certains jalons. D’autres pourraient être tentés de faire de même, et si le premier ministre tardait trop, il risquerait de se retrouver dans une situation difficile.
 
Proche de Manuel Valls, le député Malek Boutih le dit sans détours : « En dehors de Valls, il n’y a pas de candidature crédible si Hollande ne se représentait pas. » Et il ajoute : « Puisque François Hollande tarde à se positionner clairement en vue de la présidentielle, il est temps que le premier ministre fasse un pas. Il est temps de jeter les perspectives pour que les socialistes envisagent 2017 en évitant la bérézina. »
 
On attend la réaction de François Hollande…
 

François le Luc